Université : Entretien avec le Dr Stéphane Berthet, Vice-recteur de l’Université de Genève sur la coopération avec les universités africaines.

Le Dr Stéphane Berthet, vice-recteur de l'Université de Genève en charge des relations internationales et interinstitutionnelles. Photo: Jacques Erard

En 2018, l’Université de Genève (UNIGE) comptait 516 étudiants africains contre 502 en 2017 et 504 en 2016. Dans l’interview ci-dessous, au journal Reflets Suisse-Afrique, le Dr Stéphane Berthet, Vice-recteur de l’UNIGE en charge des relations internationales et interinstitutionnelles, fait un tour d’horizon de la coopération entre l’UNIGE et les universités africaines.

Que dire de la coopération entre l’UNIGE et ses 14 universités francophones et anglophones d’Afrique, partenaires ?

L’Université de Genève (UNIGE) poursuit une politique de collaboration active via des accords institutionnels avec 14 universités africaines au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Cameroun, en République démocratique du Congo, au Kenya, au Ghana, en Éthiopie, en Afrique du Sud, en Égypte et au Maroc. Les intérêts majeurs liés à la signature d’un accord entre deux universités concernent les échanges entre étudiant-e-s et enseignant-e-s et le développement de programmes de recherches communs.

Parmi ces partenaires, quels ceux avec lesquels l’UNIGE entretient des liens privilégiés?

L’UNIGE entretient des liens privilégiés avec cinq universités généralistes, tout comme elle: l’Université Cheikh-Anta-Diop (Dakar), l’Université Félix Houphouët-Boigny (Abidjan), l’Université Yaoundé I, Addis Ababa University et University of Cape Town. Plus de 130 chercheurs et chercheuses de l’UNIGE sont actifs en Afrique et des discussions sont lancées avec ces cinq partenaires sur place, lors notamment de renouvellement d’accords, pour élargir les domaines de collaboration. L’Université de Genève est également très engagée au côté de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), plus spécifiquement de son programme IGNEUF.

Comment évolue la coopération entre l’UNIGE les 14 universités partenaires en Afrique?

Nous souhaitons accroître les échanges d’étudiant-e-s et de chercheur-e-s entre l’UNIGE et les universités partenaires. Lorsque des forces communes sont identifiées, il s’agit de les pérenniser et de garder une bonne dynamique d’échange.

Quelles sont les forces et faiblesse de cette coopération ?

Les forces de cette collaboration s’expriment par le nombre de chercheur-e-s, plus de 130, impliqués dans des projets en Afrique et par le fait que nos étudiant-e-s et chercheur-e-s se rendent facilement auprès de nos partenaires pour travailler sur tel ou tel projet. Il nous reste encore à travailler sur l’augmentation de l’octroi de bourses, afin de répondre à la demande croissante des étudiant-e-s et chercheurs-euses africains voulant venir à l’UNIGE, la cherté de la vie en Suisse pouvant constituer un frein. Il convient aussi de prendre en compte l’instabilité politique de certaines régions d’Afrique pouvant limiter momentanément les possibilités d’échanges.

Quelles perspectives pour la coopération entre l’UNIGE et celles d’Afrique ?

Outre l’intensification des relations avec les partenaires existants, les perspectives de collaboration s’appuient sur des activités conduites à l’Université de Genève comme le master en études africaines. Ce programme propose une formation aux étudiants désireux de se spécialiser dans les questions relatives à l’Afrique en adoptant une approche ouverte et pluridisciplinaire. Depuis 2016 le nombre d’étudiant-e-s est en hausse continuelle.

Pour l’Université de Genève, une collaboration avec les universités africaines apporte une complémentarité académique indispensable. La richesse d’un tel réseau est fondée sur l’identité de chacun de ses membres, mais aussi sur le renforcement mutuel par la complémentarité ou les intérêts communs.

Propos recueillis par IC