Environnement : L’ONU appelle à des actions « d’urgence » face à l’exploitation excessive du sous-sol

L'exploitation de pétrole décriée par un rapport de l'ONU. Photo: La vie sénégalaise

Un Groupe d’experts de l’ONU a lancé un appel à reconsidérer de « toute urgence »,  l’utilisation des ressources minières (pétrole, gaz, minerais, etc..) dont la consommation augmente en flèche dans le monde.

Les membres du groupe ont publié mardi 12 mars 2019, un rapport « Global Resources Outlook 2019 », lors de l’assemblée générale du Programme des Nations- Unies pour l’environnement (PNUE). Ces assises se tiennent à Nairobi, au Kenya (pays siège), du 11 au 15 mars.

Dans leur rapport, ils ont estimé que « le développement rapide de l’extraction » du sous-sol, de matériaux a des conséquences sur les changements climatiques et le stress de la biodiversité. «  Ce défi est en passe de s’aggraver, si le monde n’entreprend pas une réforme systémique de l’utilisation des ressources », ont-ils averti.

Au cours des cinq dernières décennies,  « l’extraction mondiale annuelle de matériaux est passée de 27 à 92 milliards de tonnes. Elle pourrait être deux fois plus d’ici 2060, si la tendance actuelle se maintenait », ont-ils fait remarquer.

Pour le groupe de travail onusien, l’extraction et le traitement des matériaux, des combustibles et des aliments représentent environ la moitié des émissions totales de gaz à effet de serre. Ils sont responsables de plus de de 90 % du stress hydrique et sur la biodiversité. En 2010, les changements dans l’utilisation des sols avaient entraîné une perte d’espèces globales d’environ 11 %, ont-ils rappelé.

HAUSSE VERTIGINEUSE

Plus spécifiquement, l’utilisation de minerais métalliques a augmenté de 2,7 % par an. Les effets connexes sur la santé humaine et les changements climatiques ont été multipliés par deux entre 2000 et 2015. L’utilisation de combustibles fossiles est passée de 6 milliards de tonnes en 1970 à 15 milliards en 2017. Dans le même temps, la quantité de la biomasse est passée de 9 milliards de tonnes à 24 milliards, principalement pour l’alimentation humaine et animale et l’énergie.

L’utilisation des ressources naturelles devrait augmenter de 110 % d’ici 2015-2060, ce qui entraînerait une réduction de plus de 10 % des forêts et d’autres habitats tels que les prairies à hauteur d’environ 20 %. Les conséquences sur les changements climatiques sont graves, car les émissions de gaz à effet de serre augmenteraient de 43 %.

« L’avenir des ressources mondiales montre que nous exploitons les ressources limitées de cette planète comme s’il n’y avait pas de lendemain, entraînant dans le même temps des changements climatiques et une perte de biodiversité », a déclaré Joyce Msuya, directrice exécutive par intérim de ONU Environnement. « Je le dis franchement, il n’y aura pas de lendemain pour beaucoup d’entre nous à moins de mettre fin à ces pratiques », a-t-elle relevé.

HI