Culture : Deux semaines d’hommage du Sénégal à l’artiste tuniso-suisse Fatma Charfi

Fatma Charfi recevant le Prix Lépold Sédar Senghor en 2000 des mains du Président Abdoulaye Wade, à l'époque au pouvoir au Sénégal.

Le Sénégal a rendu hommage à l’artiste tuniso-suisse, feue Fatma Charfi, très attachée au pays, décédée en mai 2018 à l’âge de 63 ans en Suisse.

Pour la circonstance, une exposition d’arts de 11 artistes sénégalais a été organisée à la Galerie nationale de Dakar, la capitale, du 1er au 15 octobre. Elle était composée de 18 dessins de « fin de vie »  de Fatma, et d’œuvres des artistes participants, retenus après une pré-sélection. Ce sont des œuvres qui ont des touches similaires avec celles de Fatma, a expliqué l’organisation de l’évènement, M. Abdou  Diouf Ndiaye.

C’était une « grande femme aimée, louée et admirée de son vivant pour son authenticité, sa force et sa sensibilité, marquant ainsi d’une trace indélébile l’histoire des arts visuels en Afrique (..) »,  a rappelé M. Ndiaye.

Fatma a participé à 4 éditions successives de la biennale internationale de l’art contemporain de Dakar (DAK’ART) entre 1998 et 2004. Elle a été la première femme lauréate du Prix Léopold Sédar Senghor de DAk’ART, en 2000. L’année d’avant, en 1999, elle avait reçu le prix du jury, à la biennale internationale de l’art contemporain d’Alexandrie, en Egypte. Elle était une artiste « aux multiples facettes ». Ses œuvres étaient en dessins, peinture, performance et photo. Entre 1993 et 2009, elle a organisé 14 expositions personnelles en Tunisie, son pays d’origine, aux Etats-Unis et dans plusieurs villes suisses : Lausanne, Berne, Genève, Lucerne. Durant la période 1996-2016, elle a participé aussi à 20 expositions internationales de groupes, en Tunisie, en Suisse, aux Etats-Unis, en Grande-Betagne, en Belgique, en Allemagne, au Sénégal, en Espagne, en Italie, au Danemark, aux Pays-Bas, en Suède, entre autres.

EXPOSITION ITINÉRANTE

Née à Sfax en 1955, Fatma Charfi était titulaire d’un doctorat de l’institut d’esthétique et de sciences de l’art de l’université Paris Sorbonne, en 1986. Elle était considérée comme une « pionnière » de l’art contemporain d’Afrique du Nord, et de la performance artistique.

Pour le commissaire de l’exposition, M. Sylvain Sankalé, à l’occasion de l’exposition de Dakar, il était impossible de faire venir jusqu’à Dakar, certaine de ses œuvres fragiles ou difficiles à déplacer.

A la fin des deux semaines d’exposition, M. Abdou Diouf Ndiaye s’est félicité du succès enregistré, soulignant à ce sujet, la présence des Ambassadeurs de Suisse et de Tunisie, ainsi que de plusieurs autorités sénégalaises du monde de la culture.

La prochaine étape sera l’organisation d’une exposition itinérante des œuvres de Fatma Charfi en Afrique, en Europe, et aux Etats-Unis. Il souhaite aussi « pérenniser » l’évènement de Dakar pour permettre à d’autres artistes sénégalais de pratiquer, en dehors de la biennale de DAK’ART, des évènements culturels.

Ibc