M. Stéphane Rey, Chef du Domaine politique de paix et Chef- adjoint de la Division sécurité humaine, au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), s’est inquiété mardi 6 novembre ) à Dakar, de la dégradation de la situations sécuritaire dans la zone du Sahel.
Immense bande de terre de plus de 3 millions de kilomètres carrés, cette partie de l’Afrique couvre des pays de l’Afrique de l’ouest (Sénégal, Mali, Guinée Bissau, Cap-vert, Gambie, Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso) et de l’Afrique centrale (Tchad et une partie du Cameroun). De nombreux pays d la sous-région (Mali, Niger, Tchad, Cameroun) sont confrontés, à des degrés divers, à l’extrémisme violent provoqué par des groupes radicaux musulmans.
M. Rey présidait une table-ronde sur le thème : « S’investir pour la paix et la cohésion en Afrique : Trois ans de Conversations régionales pour la prévention de l’extrémisme violent», en marge du 5e Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, tenu dans la capitale sénégalaise les 5 et 6 novembre. Ces assises ont rassemblé Plus de 600 participants, dont des experts en défense et sécurité (police, gendarmes, militaires, douane), des diplomates, des membres représentants de gouvernements d’Afrique, d’Europe, d’Amérique, et d’Asie, d’organisations internationales, de représentants de la société civile.
Le constat des différentes conversations régionales, organisées par le DFAE et ses partenaires, successivement à Dakar (Sénégal), Ndjaména (Tchad), et Alger (Algérie), ainsi que des table-rondes organisées à Abidjan (Côte-d’Ivoire), Maroua (Cameroun), Genève, New-York et Dakar, montrent « paradoxalement, que l’extrémisme violent et tout ce qui s’en apparente, gagne du terrain plus largement et plus profondément dans l’espace sahelo-saharien », a-t-il fait remarquer.
URGENCE ET CULTURE DU DIALOGUE
Face à cette situation, a-t-il dit, il y a « urgence » de mobiliser les décideurs politiques de haut niveau, en faveur de la prévention, afin de mettre fin à « la spirale de la violence », et pour mettre « un cercle vertueux » d’investissement dans la paix.
Selon le responsable au DFAE, il faut « un dialogue entre les forces de sécurité et de défense et les communautés, un dialogue entre ces mêmes forces de sécurité et les responsables politiques ». Il faut également envisager » si c’est possible, de tendre la main aux acteurs de la violence extrémiste », a-t-il encore préconisé, rappelant que la gestion des conséquences de l’extrémisme violent n’est pas facile.
« La prévention repose aussi sur le partage et l’inclusion », a relevé M. Stéphane Rey, tout en déplorant « les obstacles culturels » à « une gestion partagée » de la paix et de la sécurité. Cet obstacle, a-t-il dit, est l’absence d’une culture de dialogue, la méfiance, l’absence d’une politique d’inclusion des Etats. Le DFAE « travaille à instaurer une passerelle pour instaurer ce dialogue » entre tous les acteurs pour une « cohésion sociale », a-t-il fait observer, annonçant qu’en 2019, le DFAE poursuivra son engagement par des rencontres au Cameroun, au Burina Faso, et au Sénégal.
IC