Après Montreux en 2015, Francopol (Réseau international francophone de formation policière), a tenu son 5e congrès triennal à Dakar, au Sénégal, du 17 au 19 octobre 2018. Quelque 164 participants d’une vingtaine de pays membres de l’organisation ont participé à cette rencontre qui était axée sur la « Gestion des risques et des nouvelles menaces ».
Le congrès de Dakar, explique le Commissaire principal Jean-Christophe Sauterel de la police cantonale de Vaud, a abordé ces différents thèmes sous plusieurs angles. A travers les échanges, ses participants se sont rendus compte que les solutions qu’ils ont trouvées face au phénomène nouveau des attentats sont « très proches les unes des autres ». En cas d’attentat, il y a « l’importance de la première patrouille », c’est-à-dire les premiers policiers qui arrivent sur les lieux pour gérer « une tuerie de masse ». Ils arrivent avec un autre objectif : neutraliser le plus rapidement possible le tireur qui cherchera à faire le plus grand nombre de victimes, poursuit le commissaire Sauterel. Ensuite, souligne-t-il, il y a la mise en place d’un deuxième niveau d’intervention. Celui du déploiement de policiers dans un « tournus normal », mais mieux équipés et mieux informés. Ils devancent l’arrivée du troisième niveau: les troupes d’intervention spécialisée, tel que le GIGN (Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale) ou tout type d’intervention. « On voit donc que les solutions sont les mêmes dans tous les pays, que ce soit dans les pays africains, européens ou autre », fait-il remarquer, relevant que sur ce plan, le congrès de Dakar a conforté les participants sur leur choix, leurs tactiques, et dans leur approche de ce phénomène attentat.
Le congrès de Dakar n’a pas abordé de manière « très étendue », le problème de la détection de ceux qui se radicalisent et qui pourraient potentiellement passer à l’acte. En revanche, il s’est beaucoup penché sur la problématique du retour et de la prise en charge des ex-combattants dans les rangs des groupes terroristes. Dans les zones de guerre où ils servaient, ils ont commis des atrocités et des meurtres. Il faudra alors les gérer à leur retour dans leurs pays », fait observer le Commissaire Sauterel.
MIGRATION
S’agissant de la migration, les polices de la Francophonie sont toutes d’accord que l’approche sécuritaire n’est pas la solution. Elles en ont appelé aux gouvernements et aux hommes politiques, de prendre leurs responsabilités. « Il faut trouver une solution pour offrir un espoir de vie et de développement aux potentiels migrants, dans leurs pays d’origines, de manière à ce qu’ils puissent développer une activité qui leur permettra de vivre, de faire vivre leurs familles et de rester dans leurs pays dans des conditions décentes », conclut le Commissaire Sauterel.
IC