Le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), une organisation non gouvernementale humanitaire soutenue par la Suisse, est « préoccupé » par les conséquences sur l’éducation des enfants, de la violence et des contre-offensives armées de Boko Haram, au nord du Cameroun.
Dans une déclaration publiée mardi 12 juin 2018, il a etimé que ce conflit en cours depuis 4 ans, « compromet » l’avenir des enfants et « les expose » au recrutement de groupes extrémistes ou de bandes criminelles.
Selon l’UNICEF, après les premières attaques de Boko Haram au Cameroun en 2014, 23’000 enfants en âge scolaire ne vont pas à l’école, tandis que 92 écoles maternelles et primaires restent fermées dans le nord du Cameroun. Les enseignants qui ont fui les zones touchées par Boko Haram n’y sont pas retournés, et de nombreuses écoles ont été brûlées, bombardées ou lourdement endommagées. Dans certains cas, elles sont utilisées comme bases de contre-offensive. Celles qui sont ouvertes manquent d’équipements de base, tels que des bancs, des bureaux, des chaises et des tableaux noirs pour les apprenants.
Au plus fort de la crise en 2015, 144 écoles ont été fermées dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, en raison de l’insécurité, laissant 36’000 filles et garçons sans éducation ou les forçant à aller à l’école en dehors de leur communauté.
Pour le NRC, « la violence » de Boko Haram a exacerbé les problèmes d’éducation « structurelle » qui existe au Nord du Cameroun, considérée comme dans la région la plus pauvre du pays. Déjà, elle souffrait d’infrastructures « inadéquates, de matériel scolaire et d’enseignants qualifiés ». Seuls 54% de la population du Grand Nord recevait une éducation formelle, contre 81% pour l’ensemble du pays. L’accès de nombreux enfants de la région à l’éducation est entravé par leur manque de pièces d’état.
ETAT CIVIL
Le Ministère de l’Education du Cameroun estime que 35% des enfants en âge d’aller à l’école n’ont pas d’extrait de naissance dans le nord du Cameroun. Or, sans ces pièces, les élèves camerounais ne peuvent pas passer d’examens pour entrer dans l’enseignement secondaire.
En 2017, le CNR a aidé 298 enfants d’âge scolaire (133 filles, 165 garçons) à recevoir leur certificat de naissance, tandis que 238 autres demandes sont en cours de traitement. Le programme a été financé par l’ Union européenne Protection civile et aide humanitaire (ECHO). Cette année, le CNR travaille avec les autorités locales pour fournir des certificats de naissance à 2’500 enfants en âge d’être scolarisé.
En 2018, le CNR poursuivra ses efforts pour aider les enfants à retourner à l’école en réhabilitant 24 salles de classe dans les subdivisions Logone et Chari et Mayo-Sava et en fournissant du matériel didactique, des kits scolaires et un perfectionnement professionnel à 210 enseignants.
Le CNR collabore avec les autorités nationales et locales du Cameroun pour simplifier la procédure, réduire les délais de traitement et réduire les coûts d’obtention des certificats de naissance.
Ibc