Durant le premier semestre 2024, la sous-région Afrique de l’ouest et Sahel a été marquée par « une insécurité croissante, une aggravation des crises humanitaires, et un manque de coopération forte entre les Etats pour aborder efficacement les défis, notamment en matière de sécurité ».
Selon le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations Unies pour cette partie du continent, Leonardo Santos Simão, du 1er janvier au 30 juin 2024, l’insécurité, spécialement au Sahel, a continué de provoquer « une souffrance » au sein de la population, avec environ sept millions de déplacées à l’intérieur ou à l’extérieur de leurs pays. « Ces chiffres ont encore augmenté, laissant des millions de personnes dépendantes de l’aide humanitaire,», a-t-il déclaré le 12 juillet, dans son rapport au Secrétaire général de l’ONU, M. Antonio Guterres, et présenté au Conseil de sécurité.
Tout en reconnaissant les avancées démocratiques qui ont émergé dans la sous-région, avec la bonne conduite des élections présidentielles au Sénégal, au Libéria, et en Mauritanie, M. Simão a alerté sur « la restriction de l’espace politique et civique », notamment dans les pays en transition (Ndlr : Burkina Faso, Mali, Niger, Guinée). « Les régimes de transition ont reporté le retour à l’ordre constitutionnel, faisant craindre une incertitude prolongée », a-t-il souligné.
CANDIDATES FEMININES
Dans le même ordre d’idées, il a ajouté que les organisations de défense des droits humains signalent « des exactions contre des civils, de nouvelles lois et politiques » qui ont limité les libertés civiles dans ces pays en transition. A cela s’ajoutent, les allégations de « violations des droits humains », renforçant les clivages communautaires.
Sur le plan politique, M. Simão a informé les membres du Conseil de Sécurité, que UNOWAS travaille en collaboration avec l’Union Africaine, la CEDEAO et le Commonwealth, pour soutenir la mise en œuvre de l’Accord d’unité nationale, en Sierra-Leone. Il s’est appesanti sur le retrait du Burkina Faso, Mali, et Niger de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest), en en évoquant les conséquences pour les populations de ces pays. Il s’agit, entre autres, de la liberté de mouvement, de la coopération en matière de sécurité et une économie régionale intégrée.
Par ailleurs, il a déploré « la faible participation » de candidates féminines en lice pour les fonctions électives, et exhorté les pays de la région à « adapter leurs cadres législatifs et les modalités de mise en œuvre de ceux-ci, notamment au niveau des partis politiques.
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