Alimentation : Enquête commerciale et sanitaire sur des produits Nestlé au Sénégal

Les autorités du Sénégal ont entamé une enquête commerciale et sanitaire sur les produits Nestlé, pour nourrissons, à la suite d’allégations d’ajout de sucre dans ceux vendu dans les pays du Sud.

La semaine dernière, l’Organisation non gouvernementale (ONG) suisse «  Eyes » a rendu public les résultats d’une enquête conjointe avec le Réseau international d’action pour l’alimentation infantile (IBFAN). Cette enquête a été menée sur 150 produits alimentaires de la multinationale de Vevey, vendus dans le monde. Dans ses conclusions, l’étude accuse Nestlé, de discrimination entre les enfants du Nord et ceux du Sud.  Intitulé : «Comment Nestlé rend les enfants accros au sucre dans les pays à revenu plus faible », elle révèle qu’en Suisse, où la société a son siège, « les principales marques de céréales infantiles et de laits de croissance vendues par le géant agroalimentaire sont exemptes de sucre ajouté ». En revanche, « la plupart des produits Cerelac et Nido commercialisés dans les pays à revenu plus faible en contiennent, à des niveaux souvent élevés », a-t-elle souligné. Puis, elle  a poursuivi : « (…) en Suisse, Nestlé fait la promotion de ses céréales pour bébés de 6 mois « saveur biscuit » avec la mention « sans sucre ajouté », tandis qu’au Sénégal ou en Afrique du Sud, les céréales Cerelac de la même saveur contiennent 6 grammes de sucre ajouté par portion ».

CONSEQUENCES

Nestlé est déjà quasi-quotidiennement attaquée au Sénégal, depuis plusieurs années, par les consommateurs et nutritionnistes sur le taux de sel qu’ils estiment « trop élever » dans ses produits culinaires de marque Maggi : cubes et Arôme Maggi. Pour cette raison, de plus en plus de consommateurs du pays se détournent de ces produits, appuyés en cela par des médecins.

Dans une déclaration à la chaine publique, Radio-Télévision Sénégalaise (RTS1), M. Cheikh Ahmadou Bamba Ndao, Directeur du commerce intérieur, a indiqué que suite à cette « alerte » de l’ONG suisse, « un prélèvement a été effectué sur les produits incriminés pour analyse dans des laboratoires, afin de vérifier la véracité des faits ». « Au cas où ce serait avéré, nous verrons avec les autorités sanitaires qu’elles seraient les conséquences du sucre ajouté pour la santé des nourrissons », a-t-il fait remarquer. Selon lui, « la présence  du sucre en tant que telle ne pose pas de problème, mais plutôt les conséquences pour les nourrissons ».

Rfl s-a/HI/IC