Le rapport 2021 de politique économique extérieure de la Suisse préconise une stratégie « active et moderne » dans ce domaine, reposant sur une large assise, afin de préserver son intégration dans les chaînes de valeur internationales.
Selon le document, l’économie suisse, qui est hautement développée avec un marché intérieur restreint, est dépendante du commerce extérieur. De ce fait, rapatrier et soutenir les chaînes de valeur ajoutée à l’intérieur de ses frontières ne seraient pas « une voie économiquement viable ». Ce n’est que par l’ouverture économique du pays et la préservation de sa compétitivité internationale qu’il pourrait maintenir sa prospérité.
Le 24 novembre dernier, le Gouvernement suisse a adopté une nouvelle stratégie de politique économique extérieure. Elle tient compte des changements économiques, géostratégiques, technologiques, environnementaux et sociopolitiques mondiaux, de ces dernières années. Elle définit l’orientation à moyen et long termes de la politique économique extérieure du Conseil fédéral. Elle met aussi en exergue, l’importance du commerce extérieur pour la Suisse, tout en relevant les principaux défis et tendances liés au contexte qui détermine sa politique économique extérieure. Celle-ci doit contribuée à garantir la prospérité de la Suisse, grâce à l’accès aux marchés internationaux, à un système de règles étendu et à des relations économiques durables.
MULTILATERALISME
« Le multilatéralisme économique reste une priorité, puisque la Suisse entend nouer de nouvelles alliances et influer sur les règles internationales », poursuit le rapport, ajoutant que la Suisse défend ses intérêts en matière de droit international, en usant des moyens à sa disposition.
S’agissant de la coopération économique au développement face à la crise du COVID-19, le document rappelle qu’en plus de son impact sanitaire et social, la pandémie a aussi de « lourdes conséquences » économiques dans les pays en développement et émergents. Elle accentue les problèmes structurels, accroît la pression sur les finances publiques et rend « plus criant » encore, le besoin de réformes et de ressources financières. Le risque de surendettement et de faillite augmente.
« La victoire sur la pandémie de COVID-19 et le redressement économique mondial sont indéniablement liés », surtout pour un pays fortement tourné vers l’extérieur comme la Suisse. C’est pourquoi, dans le cadre de sa coopération économique au développement, elle a renforcé son engagement bilatéral dans la lutte contre la crise du COVID-19, afin de soulager les populations et les entreprises locales. Ses activités suivent deux axes majeurs : contribuer à des conditions économiques stables et soutenir le secteur privé pour permettre le maintien et la création d’emplois dignes.
CRISES ET DEFIS
La Suisse s’investit aussi en faveur d’un « système multilatéral fort », qui sera à même d’assurer la coordination des politiques menées et d’optimiser les effets des engagements financiers consentis.
Outre les mesures de développement, il faut, pour surmonter la pandémie et ses effets, adopter une démarche concertée par-delà les différentes politiques, suggère le rapport sur ce point. En vue d’assurer la cohérence de l’action menée, la Suisse s’engage pour une meilleure coordination des politiques commerciales adoptées en réaction à la pandémie, en vue de garantir l’approvisionnement des pays en développement en biens médicaux de base et en vaccins.
La crise du COVID-19 met à rude épreuve également la coopération internationale et l’architecture financière mondiale. Les crises et les défis : pauvreté, crise climatique, fragilités, inégalités se multiplient, et leurs effets ne s’arrêtent pas aux frontières. Les Etats donateurs comme la Suisse partagent leurs efforts entre gestion de crise à court terme et changements structurels visant la réalisation des objectifs à long terme de développement durable de l’Agenda 2030 et de l’accord de Paris sur le climat du 12 décembre 2015, rappelle le texte.
IC