Des groupes armés se livrent au trafic d’enfants destinés au travail dans des mines d’or qu’ils contrôlent, a alerté le 1er décembre, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) dans un communiqué.
Les revenus de ces mines enrichissent les combattants de ces groupes armés, alimentent le commerce des armes, et financent la violence. Des « taxes » exorbitantes sont également imposées aux adultes qui travaillent dans ces mines d’or. Au total, 230 cas de recrutements d’enfants ont été rapportés durant le premier semestre 2020 contre 215 pendant toute l’année 2019.
Les écoles étant fermées en raison du conflit, de l’insécurité, de la pandémie de Covid-19 ou des grèves d’enseignants, les enfants sont également poussés vers les mines d’or informelles, notamment à Gao et Kidal, où de nombreuses zones sont contrôlées par des groupes armés.
Le HCR cite un rapport du Groupe mondial de la protection (GPC), qu’il dirige et qui regroupe des agences des Nations Unies, ainsi que des Organisations non gouvernementales (ONG) assurant des prestations de protection aux personnes affectées par les crises humanitaires.
VIOLATION DES DROITS HUMAINS
Selon ce rapport, des évaluations « rapides » sur la protection de l’enfance au Mali ont révélé que quelque 6’000 enfants, en grande majorité des garçons, travaillent dans huit sites miniers du pays. Ils sont exposés aux pires formes de travail des enfants, à l’exploitation économique, à la violence sexuelle, physique et psychologique.
Certains enfants sont arrivés « à crédit » sur le site, car leur transport et leur alimentation ont été préfinancés par une tierce partie. D’autres ont déclaré avoir travaillé des journées entières sans être payés par leur employeur. Les enfants sont contraints de travailler pendant des périodes indéterminées jusqu’au remboursement de leurs « dettes » de recrutement et de voyage.
« Du fait du conflit et de la détérioration des conditions de vie socio-économique, aggravées par la pandémie Covid-19, nous constatons certaines des violations des droits humains parmi les plus flagrantes au Sahel », a déclaré Gillian Triggs, Haut- Commissaire assistante du HCR chargée de la protection internationale.
Ibc