Le musée ethnographique de l’université de Zurich a inauguré, jeudi 29 Août, une exposition d’art africain sur les tambours en Afrique de l’ouest, intitulée : « Parler avec les tambours. Les percussions ouest-africaines dans les conversations mondiales ». Elle est ouverte du 30 Août au 6 septembre 2019.
L’exposition montre comment des percussionnistes du Ghana et du Nigeria combinent leurs compétences physiques et leurs connaissances culturelles pour faire entendre leurs voix dans les discours locaux et mondiaux. Elle a été créée par une équipe interdisciplinaire de chercheurs en sciences sociales du Ghana, du Nigeria, d’Allemagne et de Suisse.
Dans une note de présentation, les responsables de l’exposition ont expliqué que les rythmes ouest-africains résultent d’une interaction des connaissances « cognitives et corporelles », incarnées par les maîtres batteurs qui les affinent tout au long de leur vie. Leur musique ne sert pas seulement, souvent, à divertir. Lors d’événements sociaux, politiques, religieux, ils sont les maîtres de cérémonie. Ils utilisent les tambours pour accueillir les invités d’honneur, réciter leur biographie et vanter leur généalogie. Ils racontent des histoires orales et des prières, prennent des positions politiques et servent de médiateurs entre l’actualité du moment et les mémoires culturelles des communautés.
BASE DE LA MUSIQUE MONDIALE
Par leur engagement créatif, face aux influences musicales d’autres parties du monde, les percussionnistes ouest-africains ont façonné l’histoire musicale mondiale. Une grande partie de la musique populaire mondiale est basée sur des principes dérivés des formes d’expression musicale de l’Afrique de l’Ouest. Il en est ainsi pour le blues et le jazz, le rock, le reggae ou encore le hip-hop, qui sont fondés sur des principes musicaux d’Afrique de l’Ouest, selon une étude du musée.
Les batteurs de tam-tam d’Afrique de l’Ouest utilisent leurs instruments pour imiter le rythme et la mélodie de la langue parlée, comme les langues des Yorùbá au sud-ouest du Nigeria ou les Ashanti au Ghana. Les deux parlent des langues tonales où la hauteur relative des syllabes détermine la signification d’un énoncé.
Pour l’ anthropologue suisse et commissaire de l’exposition, M. Alexis Malefakis, « cette connaissance s’élargit et s’affine tout au long de la vie. C’est aussi pourquoi, les musiciens sont très respectés dans la société ».
Ibc