L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé d’intensifier ses opérations au Burkina Faso, pour répondre à la crise humanitaire « croissante », qui a vu plus de 200’ 000 personnes déplacées.
Dans un communiqué, l’OMS a annoncé qu’elle mobilisait des experts pour renforcer les interventions, notamment les campagnes de vaccination préventives et réactives, les stratégies de fourniture de services de santé, ainsi que l’approvisionnement en médicaments et en matériel médical au Burkina Faso.
La violence et les conflits inter-communautaires qui sévissent dans le pays ont atteint un « niveau sans précédent » au cours du premier semestre 2019, a déploré l’organisation, ajoutant que cela a entraîné une « forte détérioration » de la situation humanitaire. Au 10 juillet 2019, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH), le nombre de personnes déplacées est estimé à 219 756, parmi lesquelles 41 % sont des enfants et 43,3 % sont des femmes.
De plus, près de 25’000 maliens se sont réfugiés au Burkina Faso, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR). 98 % d’entre eux sont accueillis dans la région sahélienne du pays. Cette dernière, qui borde le Mali et le Niger, est l’une des régions les plus touchées du Burkina Faso.
« CONSEQUENCES GRAVES »
Cette situation a de graves conséquences pour le secteur de la santé. La fermeture ou le fonctionnement limité d’un grand nombre de structures de santé a laissé environ 400 000 personnes sans soins. Ces structures ont également du mal à faire face à l’afflux massif de personnes déplacées.
« En réponse à l’aggravation de la situation humanitaire, nous intensifions nos opérations », a déclaré la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, le Dr Matshidiso Moeti, « ceci afin de renforcer la capacité du pays à répondre à la crise et aux défis croissants en matière de soins de santé ».
Suite aux évaluations des besoins effectuées en janvier et juin, l’OMS a fourni au Ministère de la santé du matériel sanitaire d’urgence et des trousses médicales, y compris des trousses de traumatologie et des tentes de dispensaire, et a financé des campagnes de vaccination contre la rougeole, la rubéole et la méningite dans les régions les plus affectées.
En outre, des fonds de l’OMS seront alloués à la promotion de la santé et à la logistique dans ces régions, ainsi qu’au déploiement d’agents sanitaires fournissant des soins aux personnes déplacées.
L’OMS contribuera également à renforcer la surveillance épidémiologique afin d’assurer la détection précoce des épidémies et autres menaces pour la santé publique, tant au sein des populations déplacées à l’intérieur du pays que parmi les communautés d’accueil.
HI