La Suisse a ouvert des postes de Conseillers régionaux dans certains de ces Bureaux de coopération (BUCO) en Afrique de l’ouest. Leur mission : développer des partenariats avec les institutions régionales à travers des programmes « pertinents » susceptibles d’améliorer les conditions de vie des populations de la région.
Selon M. Pascal Rouamba, Conseiller régional du développement rural au BUCO de Ouagadougou, au Burkina Faso, il s’agit aussi d’aider les pays ouest-africains « à mieux s’intégrer, et à mieux gérer leurs problèmes transnationaux ».
Dans un entretien avec reflets Suisse-Afrique, il a ajouté que la fonction de Conseiller régional permet à la Direction du développement et de la coopération (DDC) de soutenir l’intégration régionale, la prise en charge des questions qui dépassent chacun des pays pris individuellement. Elle permet aussi à la DDC d’agir plus efficacement, dans le cadre de son appui au développement, pour améliorer les revenus des agriculteurs et des éleveurs sahéliens.
La fonction de Conseiller régional est en « cohérence » avec la réalité des institutions publiques régionales dont les Etats ouest-africains se sont dotés ». Ces institutions régionales sont le Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS), la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO).
Les appuis du Conseiller régional de la DDC à ces organisations sont faits dans le cadre de leur mandat d’intégration régionale. Celui aussi de l’harmonisation de leurs politiques, stratégies et pratiques dans des domaines de l’élevage, de l’agriculture, et du commerce, afin d’améliorer les conditions de vie des populations de la région.
PREVENTION ET GESTION DES CONFLITS
Outre les organisations inter-Etatiques, le Conseiller régional du BUCO collabore aussi avec la société civile et les organisations paysannes régionales, telles que le ROPPA (Réseau ouest-africain des producteurs agricoles), l’APESS (Association pour la promotion de l’élevage au Sahel), le RBM (Réseau Billital Marobe), une organisation d’éleveurs spécialisés sur la transhumance, la COFENABEVI (Confédération des fédérations nationales de la filière bétail viande de l’Afrique de l’Ouest, actif dans le commerce du bétail).
« Tout cela démontre que des questions importantes, de nature régionale, existent et constituent des préoccupations pour les populations et les Etats de la région », a fait remarquer M. Rouamba. « Ces préoccupations, a-t-il poursuivi, sont par exemple l’intégration des économies des pays de la région par la mise en place de mécanismes de libre circulation des biens et des personnes ». « Il y a aussi la préoccupation liée à la prévention et à la gestion des conflits, notamment ceux qui sont causés par la transhumance transfrontalière, par l’harmonisation des règlements concernant les portes d’entrée et de sortie du bétail, les normes sanitaires, les périodes d’entrée et de sortie du bétail etc ». « Ces questions sont des sujets qui ne peuvent pas être traités de manière efficace, en dehors d’un cadre d’intégration régionale », a-t-il estimé.
Pour M. Pascal Rouamba, les priorités du Conseiller régional sont « la politique agricole régionale, le commerce régional du bétail, l’inclusion financière des populations de la région et la meilleure utilisation des produits et innovation de la recherche par les agriculteurs et éleveurs ouest-africains ».
Ibc