La Suisse a été choisie comme « facilitateur » dans la recherche de solution à la crise du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun, confronté depuis octobre 2017 à une grave crise sécessionniste qui a fait près de 2’000 morts et environ 540’000 déplacés.
La crise indépendantiste du Cameroun a été provoquée par une révolte des régions anglophones de Bamenda, au nord-ouest, et de Buea, sud-ouest, contre leur marginalisation dans les politiques nationales. Après des mouvements de dénonciations sans succès, les revendications se sont peu à peu radicalisées, et ont fini par porter sur l’indépendance de « l’Ambazonie », appellation donnée par dirigeants rebelles à leur éventuel Etat. Celui- ci, ont-ils dit, aurait une relation de même nature que le système fédéraliste qui existait durant la période 1961-1972, date de l’unification du pays en république « unie ».
Selon un communiqué du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) publié jeudi 27 juin à Berne, la Suisse a été mandatée par « une majorité » des parties (camerounaises) pour « faciliter » un processus de négociation « inclusif ». Dans ce cadre, elle a accueilli, du 25 au 27 juin, une deuxième rencontre avec les divers groupes d’opposition camerounais pour préparer « les futures négociations » de paix entre le gouvernement et l’opposition politique.
Berne s’emploie à trouver une solution « pacifique et durable » à la crise, en collaboration avec le «Centre pour le dialogue humanitaire » (HD Centre).
La facilitation est un instrument des bons offices traditionnels de la Suisse. Lorsqu’elle assume ce rôle, la Suisse peut établir des contacts et fournir des canaux de communication. Les bons offices de la Suisse sont ouverts à toutes les parties concernées qui souhaitent participer à des processus de facilitation. La Suisse adhère aux principes de « stricte neutralité et de discrétion ».
Le DFAE suit avec « préoccupation » les violences persistantes dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun, qui touchent particulièrement la population civile. Il œuvre depuis longtemps en faveur d’une résolution pacifique de la crise et du respect des droits de l’homme au Cameroun. La Suisse s’investit également en faveur de l’aide humanitaire aux populations locales touchées et elle a soutenu le Cameroun dans le domaine du plurilinguisme.
En 2018, un échange de visites a eu lieu à ce sujet entre la Suisse et le Cameroun. La Déléguée fédérale au plurilinguisme, Mme Nicoletta Mariolini, s’était rendue au Cameroun en janvier. Puis, en juin, une délégation de la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme du Cameroun s’est rendue en « visite d’étude » en Suisse. Les deux voyages officiels de part et d’autre portaient sur le même sujet : échanger sur des questions liées au plurilinguisme et au multiculturalisme.
Ibc