De nombreux écrivains de pays d’Afrique ont pris part au 33e Salon international du livre (SIL) de Genève, qui a eu lieu du 1er au 5 mai 2019. Il a été marqué par les assises sur le livre, la remise des prix littéraires, entre autres. Entretien avec l’écrivaine suisse Pascale Kramer, co-programmatrice du Salon africain au SIL.
Quel bilan pour l’éducation 2019 du SIL de Genève?
2019 a été une très bonne édition, avec une importante fréquentation pendant les 5 jours. La scène du Salon africain existe depuis de nombreuses années, elle a acquis un public fidèle qui vient d’année en année. Nous nous efforçons de maintenir leur intérêt en renouvelant à chaque fois le thème du Salon.
Quelle a été la participation africaine à cette édition?
Nous avions davantage d’éditeurs venus d’Afrique, de l’Afrique du nord (Tunisie, Maroc, Algérie) à l’Afrique du Sud et au Zimbabwe. C’est une volonté du Salon d’élargir son espace exposants et de les associer aux Assises de l’édition francophone qui se tiennent les deux premiers jours. Côté scène également, nous avons eu la chance de pouvoir faire venir plusieurs auteurs d’Afrique: des bédéistes: Didier Kassaï de Centrafrique, Koffi Roger N’Guessan de Côte-d’Ivoire, les romanciers Yewande Omotoso d’Afrique du Sud, Armand Gauz du Cameroun et Ananda Ba Konaré du Mali, ou encore l’essayiste et romancier Felwine Sarr du Sénégal.
Un succès alors pour vous ?
Cette scène a acquis une vraie notoriété chez les auteurs, même les plus en vue, ce qui fait que nous n’essuyons quasiment jamais de refus et que des gens comme Maryse Condé ou Abd al Malik font le déplacement. C’est une chance, non seulement pour nous et notre public, mais aussi pour les jeunes talents qui peuvent ainsi se créer des réseaux. Le poète Etienne Mehdi Chalmers d’Haïti qui venait pour son second recueil a fait la connaissance de son éditeur français, Le Temps des cerises, lorsque nous l’avions invité il y a quelques années. Nous sommes particulièrement heureux quand de telles rencontres se produisent. Elles donnent tout son sens à ce que nous faisons.
Quelle lecture faites-vous de cette participation?
Les scènes africaines en Europe sont rares, et à notre grand regret, celle du Salon du livre de Paris a été supprimée cette année. Les auteurs africains sont certes invités dans d’autres manifestations, en France et en Suisse, mais plus rarement les auteurs qui habitent sur le continent et n’ont pas encore une notoriété suffisante. C’est encore plus vrai pour les éditeurs pour qui se déplacer et prendre un stand dans une manifestation est très onéreux. Nous, nous pouvons nous permettre de les inviter et c’est une excellente occasion pour eux de se voir ou revoir et d’échanger.
Propos recueillis par IC