Genève – Les hauts responsables de l’ONU au Burkina Faso, au Mali et au Niger ont averti mercredi 8 mai que l’insécurité et les attaques armées dans le Sahel ont atteint « des niveaux sans précédent ». Ils ont appelé à une augmentation de l’aide humanitaire en faveur des millions de personnes affectées par la propagation de la violence.
Dans leur présentation à l’intention des Etats Membres de l’ONU à Genève, les Coordonnateurs résidents et humanitaires pour le système des Nations-Unies dans les trois pays ont indiqué que les besoins humanitaires avaient dépassé les ressources disponibles, en raison de la violence persistante. Ils ont souligné le risque de propagation vers les pays côtiers d’Afrique occidentale.
« Le nombre d’incidents de sécurité au Burkina Faso, au Mali et dans l’ouest du Niger a fortement augmenté ces derniers mois », ont-ils souligné. Plus de 150 incidents violents ont été enregistrés en avril seulement, faisant plus de 300 morts. La crise touche des familles extrêmement vulnérables. Les besoins au Sahel sont « chroniquement élevés », et les communautés luttent encore pour se remettre de l’impact de la sécheresse aiguë qui a frappé la région l’année dernière.
ECOLES ET CENTRES DE SANTE
En un an seulement, les déplacements internes ont quintuplé, forçant plus de 330’000 personnes à quitter leur foyer, et plus de 100’000 autres à se réfugier dans un pays voisin. La violence a gravement touché le secteur de l’éducation et les services de santé. Dans toute la région, plus de 1’800 écoles ont fermé leurs portes. Certaines pendant plus de trois années consécutives. Plus de 80 centres de santé sont fermés ou partiellement opérationnels.
En 2019, 5,1 millions de personnes au Burkina Faso, au Mali et dans les régions occidentales de Tahoua et Tillaberi au Niger, ont besoin d’aide humanitaire. Les Nations-Unies et leurs partenaires ont lancé un appel de 600 millions de dollars (351,6 milliards de francs CFA) pour venir en aide aux 3,7 millions de personnes les plus durement touchées. Un quart de l’année s’est déjà écoulée et le financement moyen n’est toujours que de 19%.
Ibc