Le président Macky Sall, 58 ans, a été déclaré, mardi 5 mars, définitivement vainqueur de l’élection présidentielle du 24 février au Sénégal, par le Conseil Constitutionnel du Sénégal. Il rempile avec 57,26% des voix pour un second mandat de 5 ans celui-là, après un premier mandat de 7 ans, réduit de 2 ans à la faveur d’une révision de Constitution, approuvée par référendum en mars 2016.
Né le 11 décembre 1961 à Fatick, sud de Dakar, il a gravi différents échelons, allant de la base au sommet de l’Etat. Ingénieur géologue et géophysicien sorti de l’université de Dakar et de l’Institut Français du pétrole de Paris, il a passé sa carrière à la Société des pétroles du Sénégal (PETROSEN), propriétaire de l’Etat. Il y occupa différents poste successifs, dont celui de chef de la division banque de données.
En 2000, à la faveur de l’arrivée au pouvoir du président Abdoulaye Wade dont il était membre du parti, le Parti démocratique sénégalais (PDS), il a été promu Directeur général de la société pour la période décembre 2000 à juillet 2001, et conseiller spécial auprès du Président de la république, chargé de l’énergie et des mines.
ASCENSION
Très vite, il gravit les échelons, en devenant ministre d’Etat, ministre de l’Energie, des mines et de l’hydraulique (mai 2001 à novembre 2002), puis ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, et porte-parole du gouvernement (août 2003 à avril 2004). Il est dans le même temps nommé vice-président du comité directeur du Parti démocratique sénégalais (PDS).
En avril 2004, le président Abdoulaye Wade le nomme Premier ministre. Il occupa ce poste pendant 3 ans, d’avril 2004 à juin 2007. Son passage à la Primature a marqué le lancement de plusieurs grands chantiers dont les plus en vue sont l’autoroute à péage et l’aéroport de Diass.
Directeur de campagne du président sortant Abdoulaye Wade, il a contribué à sa réélection à un second mandat en 2007, face notamment à Idrissa Seck et Ousmane Tanor Dieng.
DISGRÂCE
A sa grande surprise et à celle des observateurs, il n’a pas été reconduit à la tête du gouvernement, après cette victoire du président Wade. Il a plutôt était envoyé à l’Assemblée nationale dont il a été lu président. Par la suite, il a été sommé de démissionner par le président Abdoulaye Wade pour avoir voulu auditionner par l’institution, Karim Wade, (fils de l’ancien président Abdoulaye Wade) sur la gestion de l’Agence de l’Organisation de la conférence islamique (ANOCI). Son poste de numéro 2 du Parti démocratique sénégalais (PDS) lui est également retiré.
Accusé de blanchiment d’argent sale, mais blanchi, il a pris ses distances avec le PDS, et créa sa propre formation politique, l’Alliance pour la République (APR). C’est sous la bannière de ce parti qu’il s’est présenté à la présidentielle de 2012. Arrivé en tête des candidats de l’opposition au premier tour face au président sortant Abdoulaye Wade, il a remporté le second tour, grâce aux reports de voix des autres candidats malheureux, dans le cadre d’une coalition. C’est cette coalition qui a porté cette fois-ci encore sa candidature ayant abouti à sa réélection.
Ce nouveau mandat devrait lui permettre d’honorer ses nombreuses promesses envers les électeurs, en rapport notamment avec les attentes que suscite le Plan Sénégal émergent (PSE) qu’il a lancé en 2014, avec l’appui financier de la communauté internationale.
Jusqu’ici, le PSE a permis d’instaurer la Couverture maladie universelle (CMU), des bourses de sécurité familiale, la mise en place d’un Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC), et d’un Programme de modernisation des villes, le lancement d’un Pôle urbain à Diamniadio, une trentaine de km à l’est de Dakar, entre autres.
Le Train express régional (TER), qui compte parmi ses projets les plus emblématiques, doit relier Dakar à la nouvelle ville de Diamnadio où, sous son impulsion, plusieurs infrastructures ont déjà vu le jour : Centre international Abdou Diouf (CICAD), gare des gros porteurs, marché d’intérêt national, sphères ministérielles, parc industriel…
Ibc (avec APS)