Par Ibrahima CISSE
C’est une année sécuritaire difficile qui se termine pour l’Afrique, particulièrement pour les pays du grand Sahel : Mali, Burkina Faso, et Niger.
Les groupes teroristes (radicaux musulmans et divers autres réseaux ils ont multiplié les attaques contre des populations civiles et non civiles. Ils ont élargi leurs tentacules au bassin du Lac Tchad, ainsi qu’au Golfe de Guinée (Tchad, Cameroun, Bénin), et dans une moindre mesure, au Ghana, jusqu’au Mozambique lointain, en Afrique australe.
Le nombre de personnes tuées dans leurs opérations, dans l’ensemble de ces pays, dépasse les 10.000 morts, sans tenir compte des actions du Boko Haram, au Nigeria.
Selon l’Organisation non gouvernementale (ONG) britannique de surveillance des conflits dans le monde ACLED (Armed conflict location and event data = Données sur la localisation et les événements des conflits armés), le nombre de personnes tuées dans des attaques terroristes, dans ces trois pays, est passé de 2’520, en 2023 à 3’064 morts, durant le premier semestre 2024.
GRAND SAHEL
Au cours de cette même période, au Mali, quelque 2,5 millions de personnes, soit 14% de la population étaient exposées à des attaques de groupes terroristes contre 2,1 millions (10% de la population), au Burkina Faso, et 2 millions, soit 8% de la population, au Niger.
La dégradation de la situation sécurtaire en Afrique est due à « un changement clair » dans les tactiques de combats des groupes terroristes. Car, ils utilisent maintenant des armes sophistiquées, tels que les drones, des engins explosifs improvisés, des roquettes et des mortiers, a précisé ACLED.
CARREFOUR DE RESAUX
Pour le Centre d’études stratégiques sur l’Afrique (CESA) des Etats-Unis, aussi, le Sahel a connu « la croissance la plus rapide » de l’activité extrémiste violente de toutes les régions d’Afrique, au cours des deux dernières années. La sous-région est également « un carrefour » de réseaux criminels et de trafics illicites. Il a connu une augmentation de la violence entre agriculteurs et éleveurs
Le 20 décembre dernier, le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), M. Leonardo Santos Simão, s’est lui aussi alarmé de cette situation au Sahel.
Présentant son rapport au Conseil de sécurité, il a relevé le même constat de changement de paradigme de combats des groupes terroristes au Sahel, ajoutant qu’ils deviennent «plus agressifs, utilisant des armes sophistiquées (…)».
PLUS DE DIX MILLE MORTS
Durant cette année 2024 qui s’achève, tous ces pays ont subi un nombre indéterminé d’attaques armées des groupes terroristes, comprenant aussi bien les djihadistes que les réseaux de trafiquants de tout ordre. Certes, les plus en vue de ces groupes terroristes sont les extrémistes religieux.
Rfl s-a/IC/HI