Le Président Bassirou Diomaye Faye du Sénégal a salué, dimanche 1er décembre 2024 à Dakar, « l’ouverture des autorités françaises » à sa « requête » d’accéder aux archives sur le massacre de tirailleurs sénégalais à Thiaroye, pour « la manifestation de la vérité ».
A l’occasion de la célébration du 80e anniversaire de ce massacre dans un camp militaire, à Thiaroye, à une quinzaine de kilomètres dans la banlieue Est de Dakar, il a aussi appelé « à jeter les bases de la restauration de la vérité historique, en mettant fin à l’omerta sur cet épisode tragique voulu et entretenu par l’autorité coloniale ». « Ce faisant, il ne s’agira pas d’une porte ouverte pour susciter le ressentiment, entretenir la colère ou la haine. Non ! », a-t-il fait remarquer.
Les Présidents Cheikh Mohammed Ould Ghazouani (Mauritanie), président en exercice de l’Union africaine, Umarou Sissokho Emabllo (Guinée-Bissau), Adama Barrow (Gambie), Brice Clotaire Oligui NGuéma (Gabon) et Azali Assoumani (Comores), ainsi que le minsitre français de l’Europe et des Affaires étrangères, M. Jean-Noël Barrot, ministre, participaient à l’évènement.
RAPPORS CONTRADITOIRES
Deux rapports contradictoires des autorités coloniales françaises de l’époque évoquent 35 et 70 morts, alors que d’autres témoignages évoquent des centaines de morts et de nombreux blessés, lors du massacre. L’administration coloniale avait justifé cette opération par le fait que les victimes étaient entrés en « mutinerie ». Or, dans les faits, ces Tirailleurs réclamaient leur pécule de démobilisation, avant de rejoindre leurs familles au Mali, au Niger, en Côte-d’Ivoire, au Tchad, etc….
Dans son discours, le Président Diomaye Faye a souligné que grâce à l’ouverture des autorités françaises, des membres du comité international de chercheurs (sur le massacre) ont pu se rendre dans leur pays. Ils y ont eu des séances de travail avec les autorités et les responsables des sites où sont présumées gardées les archives manquantes. Pour les chercheurs, les archives réclamées permettront de savoir notamment leur nombre exact, ainsi que leur identité, leurs pays origine, leurs lieux d’enterrement, les épreuves qu’ils ont endurées, les frustrations et humiliations qu’ils ont subies, ainsi que le montant de leurs pécules individuels.
RESTAURATION DE LA VERITE
Selon le Président Diomaye Faye, « la France vient également de franchir un pas important dans la restauration de la vérité, grâce au Président Emmanuel Macron » dont il a reçu, la semaine dernière, une lettre dans laquelle il reconnait que « les évènements de Thiaroye, en 1944, ont abouti à un massacre ».
Le Chef de l’Etat du Sénégal a annoncé une série de mesures visant à réhabiliter la mémoire des Tirailleurs sénégalais. Il s’agit, entre autres, de l’érection d’un monument sur le site du camp de Thiaroye, de la création d’un centre de recherche et de documentation sur les Tirailleurs, de l’enseignement de l’histoire des Tirailleurs dans les programmes scolaires, entre autres.
Rfl s-a/IC/KL