Au Soudan, plus de 17,7 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire aiguë, et 4,9 millions parmi elles connaissent des niveaux de faim d’urgence, huit mois après le début du conflit fratricide entre frères d’armes.
Le 15 avril dernier, des affrontements entre les Forces armées soudanaises (SAF ou FAS) et les Forces de soutien rapide (RSF) ont éclaté à Khartoum pour le contrôle du pouvoir. Les SAF défendent le Général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, qui dirige le pays, alors que FSR soutiennent son ex-n°2, le Général Mohammed Hamdan Daglo dit Hemetti, leur commandant.
Selon les estimations des Organisations humanitaires, près de 10’000 personnes (civiles et porteurs d’armes) ont été tuées dans les combats. Les cas de choléra augmentent. L’insécurité, les pillages et les lourdeurs administratives affectent l’acheminement de l’aide humanitaire.
En outre, 5,5 millions de personnes (soit plus de 1’1 million de ménages ont été récemment déplacées à l’intérieur du pays. Le nombre de personnes déplacées internes a été observé dans 6’089 sites à travers les 18 Etats du Soudan.
CESSEZ-LE-FEU
A ces déplacés internes, s’ajoutent ceux qui ont fui vers les pays voisins pour se réfugier. Il s’agit de mouvements transfrontaliers mixtes, composés de réfugiés soudanais et d’étrangers. Leur nombre est évalué à plus de 1,5 million réfugiés dans les pays voisins : Egypte, Libye, Tchad, République centrafricaine, Soudan du Sud et Ethiopie. La majorité des arrivées ont été signalées au Tchad (40 %), au Soudan du Sud (30 %) et en Égypte (23 %).
L’impact régional de la guerre au Soudan et les tensions croissantes avec les pays voisins, notamment le Tchad, risquent de compromettre davantage la stabilité de sous-région. L’OIM (Organisation internationale des migrations) a lancé un appel à toutes les parties en conflit, à garantir « la sécurité des humanitaires et à leur permettre un accès sans restriction, afin de pouvoir aider les plus vulnérables ».
« Il est urgent d’instaurer un cessez-le-feu pour garantir la protection des civils, un accès humanitaire sans entrave et une intensification des investissements dans les capacités transfrontalières afin de répondre aux besoins croissants dans un contexte d’éventuels nouveaux afflux et tensions », a lancé l’organisation, dans un communiqué.
IC