L’Organisation de coopération et de développement économiques est une organisation internationale d’études économiques (OCDE) dont la Suisse est membre, a estimé qu’il est « urgent d’agir » pour freiner la « surpêche » et réformer le soutien au secteur halieutique.
« Faute de quoi, on ne parviendra pas à assurer la conservation et l’utilisation durable de l’océan et de ses ressources comme le prévoyait un objectif clé des Nations-Unies », a-t-elle averti, dans un rapport publié à la suite d’un examen des pêcheries 2020. Ce rapport est fondé sur une mise à jour et une analyse de la base de données de l’OCDE sur l’Estimation du soutien à la pêche (ESP). Celle-ci est constituée par l’ensemble des données nationales, le plus complet, détaillé et cohérent sur le soutien public à la pêche, communiquées par les gouvernements.
D’après le rapport, au moins un quart des stocks halieutiques mondiaux dont la situation est connue sont surpêchés. En plus, un tiers des pêches ne sont pas gérées comme il le faudrait. Ce qui est incompatible avec l’Objectif de développement durable n° 14 de l’ONU, et la santé des écosystèmes.
Le problème est en partie dû aux politiques en vigueur. Sur la période 2016‑2018, les 39 pays étudiés dans l’Examen ont indiqué avoir soutenu le secteur à hauteur de 9,4 milliards de Dollars (plus de 5 millions de milliards de francs CFA ou encore 8,3 milliards CHF), soit environ 10% de la valeur des prises. Plus d’un tiers de ce soutien était destiné à réduire le coût du carburant, des navires et des engins. Ce qui encourage souvent la surpêche.
« Les pouvoirs publics devraient cesser de subventionner les moyens de production de la pêche et réorienter le soutien pour qu’il aide les pêcheurs à exploiter leur affaire de façon plus efficace et plus durable », a indiqué M. Angel Gurría, Secrétaire général de l’OCDE.
Selon lui, « les pays ont une occasion, dans le cadre de l’OMC (Organisation mondiale du commerce), de parvenir à un accord prévoyant la réduction des subventions à la pêche qui sont préjudiciables. Ils doivent la saisir, en vue de recentrer leurs efforts et leurs ressources, limitées, sur la protection et la durabilité de notre océan, de la biodiversité marine et de la subsistance des collectivités côtières ».
IC