Le Haut-Commissariat des Nations-Unies (HCR) est préoccupé par l’arrivée, lundi 2 novembre, de plus de 3’200 réfugiés ivoiriens au Liberia, au Ghana et au Togo.
« Ils ont fui leur pays vers les pays voisins, par crainte de violences post-électorales », a déclaré le porte-parole de l’organisation, M. Boris Cheshirkov, lors d’une conférence de presse, au Palais des Nations à Genève.
La Commission électorale indépendante (CEI) de Côte-d’Ivoire a proclamé provisoirement, la victoire du Président Alassane Drahmane Ouattara dès le premier, avec 94,27 % des voix. Certains de ses adversaires politiques dont l’ancien président Henri Konan Bédié (décembre 1994- décembre 1999) et l’ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan, contestent le scrutin et la victoire provisoire du président sortant. La communauté internationale a pris « note » de la victoire provisoire d’ADO, qui doit encore être confirmée ou non par la Conseil constitutionnel.
LIBERIA ET GHANA
La plupart des réfugiés arrivés dans les pays voisins sont des femmes et des enfants originaires des régions de l’ouest et du sud-ouest de la Côte d’Ivoire. Parmi eux, il y en a d’anciens, récemment rapatriés en Côte-d’Ivoire, et contraints de la fuir une nouvelle fois. Nombreux sont ceux qui disent craindre d’être pris au piège par la montée de la violence.
Au Liberia où plus de 2’600 réfugiés sont arrivés par plusieurs points d’entrée le long de la frontière commune avec la Côte d’Ivoire, dont quelque 1’000 personnes rien qu’au cours de cette dernière journée, les communautés locales accueillent les nouveaux arrivants et partagent leurs ressources limitées et leurs logements. Le HCR collabore avec les autorités libériennes pour enregistrer les nouveaux arrivants et leur distribuer de la nourriture. Il déploie aussi du personnel supplémentaire pour renforcer l’aide et les activités de suivi.
Au Ghana, environ 600 réfugiés ivoiriens sont également arrivés dans le pays. Plus de la moitié sont originaires de Niable, une ville ivoirienne située à moins de cinq kilomètres de la frontière ghanéenne. Ils ont exprimé leur intention de rester près de la frontière pour pouvoir rentrer rapidement une fois la violence calmée. Le lundi 2 novembre, 289 Ivoiriens ont choisi de retourner à Niable après avoir appris par leur famille que le calme était revenu.
COVID-19
La majorité de ceux qui ont choisi de rester au Ghana vivent maintenant dans le camp de réfugiés d’Ampain, à près de 60 kilomètres de la frontière. Le HCR a envoyé des tentes supplémentaires et évalue actuellement les besoins des nouveaux arrivants les plus vulnérables.
Le HCR « remercie » les gouvernements du Libéria, du Ghana et du Togo d’avoir maintenu leurs frontières ouvertes aux réfugiés ivoiriens malgré les restrictions liées à la pandémie de Covid-19.
« Nous continuons à travailler en étroite collaboration avec les gouvernements et les autres partenaires de la région sur des plans d’urgence pour le cas où les mouvements de réfugiés en provenance de la Côte d’Ivoire devaient s’accélérer », a souligné M. Cheshirkov.
IH