M. Bruno Mercier, « poète sans frontières », membre du Comité des écrivains pour la paix a profité de la période de confinement en Suisse pour publier au Maroc, Les «Graines de Corona», un recueil de poèmes.
Interrogé par reflets suisse-afrique, il a déclaré qu’à travers l’ouvrage, il tenait à témoigner « en temps réel », comment il vivait pendant le confinement. « Paradoxalement, j’ai vécu cette situation comme une chance. Etant à la retraite, je bénéficie d’une petite rente. Je ne risque donc pas le chômage. Je suis en bonne santé! »
« Pendant le confinement, a-t-il poursuivi, j’ai écrit une série de poèmes sur les émotions, les sensations, les frustrations que je vivais dans ma ville. Une situation qui, en temps normal, aurait été surréaliste devenait réelle. Quelque chose de fou. Ces poèmes constituent la première partie du livre.
« J’ai utilisé le temps d’une manière intemporelle, sans mesure. J’ai contacté par lettre mes amis. Avec internet sur les réseaux, j’ai partagé mes émotions. Et j’ai réalisé ce livre « Graines de Corona », a dit encore l’écrivain suisse. Et de poursuivre : « J’ai réfléchit à un monde plus social, plus juste, plus solidaire ! En plus, en tant que musulman, la période de Ramadan ajoutait comme un second confinement, spirituel celui-là, à cette situation d’isolement sanitaire. Cela m’a permis de faire le point sur moi-même, d’apporter une aide sociale à des voisins ».
LEÇONS
Pour M. Mercier, le recueil témoigne de faits sociaux, d’évènements populaires, de catastrophes, par empathie pour les suisses. Il est aussi et surtout, un devoir de mémoire et d’humanité. Car, « le poète a le devoir de transmettre aux générations futures, à travers la poésie, dans une démarche de recherche de simplicité, de beauté, les faits marquants de la société dans laquelle nous vivons, à une époque donnée », a-t-il rappelé.
« La leçon à tirer ? Ou plutôt les leçons ! », s’est exclamé le poète suisse, avant de répondre lui-même: « c’est développer les arts sur les réseaux sociaux comme moyen de communication pour apprendre à se connaître ». « C’est aussi s’éloigner de la mondialisation, valoriser nos artisans, nos paysans, nos petites industries, consommer local. Ainsi nous ne manquerons de rien, il y aura du travail pour nos citoyens ».
Pour terminer, M. Mercier a salué les effets positifs du confinement pour l’environnement, notant que « le trafic automobile en ville a disparu pendant la période de confinement: on entendait les oiseaux, on respirait mieux ». « La réduction du taux de carbone permet de préserver la planète », a-t-il rappelé, regrettant qu’avec « le déconfinement, tout ne redevienne comme avant ».
IC