L’Assemblée nationale de Mauritanie a interdit désormais l’usage du français, langue de travail, en son sein, conformément à une décision de juillet 2019, a rapporté radio France internationale (RFI).
Pour s’exprimer, les parlementaires devront utiliser l’arabe, langue officielle, ou les langues locales: peuhl, soninké ou wolof, selon leur appartenance ethnique.
Cette décision désavantage les députés négro-africains qui parlent français, mais pas arabe. Ils ont été cependant rassurés par le président de l’Assemblée nationale, Cheikh Ould Baya, un ancien officier supérieur de l’armée à la retraite. Pour lui, un système de traduction simultanée a été mis en place pour les députés qui ne comprendraient pas une langue dans laquelle s’exprime un autre, lors des travaux parlementaires.
Selon M. Ould Baye, si les collègues veulent s’adresser à leurs concitoyens, ils devraient le faire dans une langue du pays pour se faire comprendre.
Dans la Constitution de la Mauritanie, ancienne colonie de la France en Afrique de l’ouest, le français est reconnu comme langue de communication, donc langue de travail. Mais il perd progressivement sa place au profit de l’arabe.
En juillet 2019, soit près d’un an après les élections législatives de septembre 2018, le parlement a changé son règlement intérieur. Le changement introduit bannit l’usage du français dans l’hémicycle, interdisant ainsi aux députés de parler le français durant les débats parlementaires. C’est cette mesure qui vient d’être mise en application. Elle a été entérinée vendredi 31 janvier 2020.
KL