Nairobi- Les dommages environnementaux causés à la planète sont si importants que la santé des populations sera soumise à des menaces croissantes si des mesures urgentes ne sont pas prises, avertit un rapport de l’ONU, publié mercredi 13 mars à Nairobi.
La capitale du Kenya, en Afrique de l’Est, abrite le siège mondial du Programme des Nations-Unies pour l’environnement (PNUE), qui tient sa quatrième assemblée générale, du 11 au 15 mars 2019.
Le rapport, sixième édition du genre sur « L’avenir de l’environnement mondial » (Global Environment Outlook), est rédigé par 250 scientifiques et experts originaires de plus de 70 pays. Il prévient que si les mesures de protection de l’environnement ne sont pas « considérablement intensifiées », des villes et des régions entières en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique pourraient connaître des millions de décès prématurés d’ici le milieu du siècle. Il souligne qu’en raison des polluants présents dans nos systèmes d’eau douce, la résistance anti-microbienne deviendra la première cause de décès à l’horizon 2050. En outre, les perturbateurs endocriniens affecteront la fertilité des hommes et des femmes, ainsi que le développement neurologique de l’enfant.
CONNAISSANCES SCIENTIFIQUES
Pour les auteurs du rapport, la communauté internationale possède les connaissances scientifiques, les technologies. Elle dispose aussi des moyens financiers nécessaires pour évoluer vers un mode de développement plus durable, même si le soutien nécessaire manque de la part du public, des entreprises et des dirigeants politiques. Ces derniers continuent d’adhèrer à des modèles de production et de développement « dépassés ».
Les négociations lors des assises de Nairobi vont aborder des problèmes cruciaux comme la réduction du gaspillage alimentaire, la promotion de la mobilité électrique et la crise de la pollution par les plastiques dans nos océans, parmi de nombreux autres défis urgents.
Le rapport recommande d’adopter des régimes alimentaires moins riche en viande et de réduire le gaspillage alimentaire dans les pays développés et en développement, ce qui réduirait la nécessité d’augmenter la production alimentaire de 50 % pour nourrir les 9 à 10 milliards d’habitants de la planète prévus à l’horizon 2050. À l’heure actuelle, 33% des aliments comestibles produits dans le monde sont gaspillés et 56% de tous les déchets sont produits dans les pays industrialisés, indique le rapport.
Pour Mme Joyce Msuya, Directrice exécutive par intérim de ONU Environnement, « les données scientifiques sont claires: la santé et la prospérité de l’humanité sont directement liées à l’état de notre environnement ». « (…) Nous sommes à la croisée des chemins. Continuerons-nous sur la voie actuelle, qui mènera à un avenir sombre pour l’humanité, ou adopterons-nous une voie de développement plus durable ? C’est le choix que nos dirigeants politiques doivent faire, maintenant».
HI