Le gèle de la restitution des avoirs d’origine « illicite » du clan de l’ex-président tunisien Zine el Abidine ben Ali, de Tunisie, décidé en décembre dernier par le Gouvernement suisse, a été au centre des entretiens jeudi 28 février à Berne, des ministres des Affaires étrangères de la Tunisie, M. Khemaies Jhinaoui, et de Suisse, M. Ignazio Cassis.
Le 19 décembre 2018, le Conseil fédéral avait décidé de prolonger d’une année encore, le blocage «préventif» du reste des avoirs du clan Ben Ali, évalués à 56 millions CHF (32,4 milliards de francs CFA). Le montant initial de ces avoirs était de 60 millions CHF (34,6 milliards d francs CFA). A ce jour, seule une petite partie a pu être restituée à la Tunisie. Le prolongement décidé en décembre vise « à soutenir » la coopération judiciaire entre la Suisse et la Tunisie, avait expliqué le Conseil fédéral (Gouvernement suisse).
Lors de leur entretien de jeudi, M. Cassis, Chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a indiqué à M. Jhinaoui que, pour permettre de plus amples restitutions, il était nécessaire que les procédures en Tunisie avancent et aboutissent à des jugements démontrant l’origine « illicite » des avoirs.
COOPERATION BILATERALE
En plus du volet avoirs gelés, les deux chefs de diplomatie suisse et tunisienne ont discuté de la coopération au développement, des relations économiques, des questions de migration, de la démocratie et bonne gouvernance.
La Suisse, a-t-on rappelé, a établi avec la Tunisie, une « stratégie » de coopération de trois axes prioritaires : la transition démocratique, le développement économique, la protection et la migration.
Pour 2019, l’enveloppe de la Confédération (DFAE, Secrétariat d’Etat à l’économie, Secrétariat d’Etat aux migrations) pour la Tunisie devrait avoisiner les 20 millions CHF (11,5 milliards de francs CFA).
En outre, la Suisse a prévu de soutenir le processus électoral et assurer sa continuité, à l’occasion de l’élection présidentielle, et des législatives qui auront cette année en Tunisie.
Depuis 2011, la Suisse soutient l’organisation des élections dans ce pays d’Afrique du Nord, notamment, à travers l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA).
IC