Par Ibrahima Cisse
Les responsables Afrique du groupe Sika, leader mondial dans la fabrique de produits du bâtiment, dans le développement et la production de chimie de spécialité ont exprimé leur foi au continent, un « terrain encore vierge » pour leurs activités.
La multinationale zurichoise a inauguré lundi 26 novembre 2018, à Dakar, au Sénégal, sa dernière usine de fabrication d’adjuvants en Afrique, pour un investissement de 2 millions CHF (près de 1,2 milliard de francs CFA).
« L’Afrique est un marché complètement nouveau pour Sika et ses produits. Le potentiel du continent est énorme », a déclaré à « reflets Suisse-Afrique », le suisse Ivo Schädler, Directeur de la région EMEA (Europe – Moyen-Orient et Afrique), et membre du comité exécutif de la direction du groupe. La part de l’Afrique dans l’ensemble du chiffre d’affaires de Sika est de 5%. Cette croissance est « plus forte que celle de l’Europe. Elle double presque chaque année », a-t-il dit, ajoutant que le groupe croit « sincèrement que le continent africain se développe, avec la construction d’infrastructures dans des pays, tels qu’au Sénégal, au Nigeria, en Ethiopie ». Ce qui entraîne nécessairement un besoin accru en produits Sika. « Cela a aussi des impacts sur nos productions puisqu’elles vont augmenter », a-t-il estimé.
M. Schädler a toutefois déploré les obstacles à l’investissement en Afrique, citant à ce sujet le cas de l’Ethiopie où le groupe a dû attendre deux ans pour obtenir son autorisation d’implantation d’usine. « Il faut vraiment de la patience dans les démarches administratives », a-t-il fait remarquer.
MARCHE EMERGENT
Pour le français Jean De Martes, responsable pour l’Afrique à Sika, le continent est une « région stratégique, en terme de développement ». Il est « identifié comme un marché émergent, plus mature que d’autres régions ». « Compte tenu de ce développement, nous avons choisi de nous implanter dans de nombreux pays du continent, en essayant de toucher la majorité de nos marchés de la construction et de l’industrie », a-t-il fait observer.
Selon M. De Martes, depuis 2014, Sika accélère son implantation en Afrique, par la création de filiales dans 16 pays. Celle-ci est accompagnée d’ouverture d’usines, de mise en place d’équipes de production et d’équipes commerciales, de laboratoires, et d’une assistance technique. Tout cela « nous permet d’être proches de nos clients (entreprises et distributeurs) et partenaires : architectes, des bureaux d’études, des applicateurs ont de nos produits (…) ».
L’investissement de Sika en Afrique est « important (..). La stratégie de développement du groupe à travers le continent se poursuivra, avec les moyens d’atteindre l’objectif de 80% du marché de la construction. Car, la consommation de ciment qui est de 270 millions de tonnes par an dans les 16 pays où Sika est présent, augmente.
De son côté, M. Stéphan Buehler, directeur général de Sika Sénégal s’est réjoui de l’implantation de la société dans ce pays de l’Afrique de l’ouest dont il a vanté la croissance économique, le faible taux d’inflation, la démocratique, et la stabilité.
IC