La Fondation Digger, spécialisée dans le déminage humanitaire a fêté ses 20 ans, le 12 octobre. Depuis sa création, elle a mené plusieurs actions en Afrique, dans des pays qui ont connu des conflits armés.
Localiser des zones où sont enfouies des mines terrestres antipersonnel (AP), détruire ces mines, rendre « propres », sûres et exploitables ces zones sont les activités de la fondation Digger, basé à Tavannes, dans le canton de Berne.
Depuis sa création, la plus partie des interventions de la fondation en Afrique ont eu lieu au Soudan, au Tchad, au Mozambique, au Bénin, au Sénégal, au Mali et en Angola.
La neutralité de la Suisse, les bonnes relations de la Suisse avec les pays africains, et la tradition d’aide humanitaire de la Suisse ont facilité les processus d’intervention de la fondation en Afrique, a expliqué son Directeur général, M. Frédéric Guerne.
« Le Soudan fût notre première mission d’envergure », a-t-il rappelé dans un entretien avec le journal « reflet Suisse-Afrique ». « Ce fût un réel défi ! Nous y avons vécu des moments très durs, lié au contexte très difficile géographiquement, mais aussi humainement, face à la misère d’après-guerre que nous y avons rencontré », a poursuivi M. Guerne.
MOZAMBIQUE
Depuis cette première mission, Digger entretient des relations « particulières » avec l’Afrique. En 20 ans de présence sur le continent, elle tire un bilan « simplement excellent ! ». Grâce à ses engins, elle a pu contribuer à l’accélération du déminage du Mozambique. Ce pays de l’Afrique australe, ancienne colonie du Portugal a vécu, entre 1965 et 1974, une violente lutte armée pour son indépendance. Puis, quand celle-ci a été obtenue, il a plongé dans une autre guerre civile entre le pouvoir et la rébellion armée du FRELIMO (Front de libération du Mozambique). A cause de ces deux conflits, une large partie du terroir était envahie par des mines terrestres antipersonnel. En Septembre 2015, le pays a été déclaré officiellement débarrassé de toute mine AP, permettant aux agriculteurs et aux pasteurs, de mener leurs activités en toute sécurité.
Pour autant, tout n’est pas rose pour Digger en Afrique. « Il y a encore tant à faire », alors que les financements ne suivent pas. « Il est si difficile de trouver les moyens pour financer un projet de déminage ou une machine de déminage DIGGER pour un projet en cours, et cela malgré l’effet si bénéfique qui en résulte », a déploré M. Guerne. Malgré tout, il y croit ! « il faut continuer et continuer encore! Il y a tant de vies à sauver et de souffrances à éviter! », a-t-il relevé.
IC