Soixante-seize travailleurs humanitaires ont été la cible d’enlèvements, de fusillades ou d’agressions en 2017 dans des zones de conflits en Afrique de l’ouest et du centre contre 40 en 2016.
Selon le bureau de Coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l’ONU à Dakar, au Sénégal, cette tendance à la hausse semble confirmée pour 2018, avec d’ores et déjà 42 victimes.
Ces bilans ont été publiés à l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire (JMAH), célébrée le 19 Août de chaque année, depuis 15 ans. Dans ce cadre, la communauté humanitaire de la région Afrique de l’ouest et du centre s’est réunie, à Dakar pour tirer la sonnette d’alarme.
Les conflits au Mali, dans le bassin du lac Tchad, en République centrafricaine (RCA) et en République démocratique du Congo (RDC) font partie « des 10 contextes les plus dangereux et meurtriers au monde ».
PREMIERE DE LA CLASSE
En RCA, 6 personnes ont perdu la vie et 205 incidents visant des humanitaires ont été enregistrés entre janvier et juillet 2018, soit près d’un incident par jour.
Au Nigeria, 8 humanitaires ont perdu la vie en 2017, alors qu’au Mali, ce sont 7 travailleurs humanitaires qui ont péri dans l’exercice de mission. Trois autres personnels humanitaires ont été tués 3 en RDC, toujours l’année dernière.
Le plus grand nombre d’incidents visant les humanitaires a été enregistré au Mali. Dans ce pays de vaste de l’Afrique de l’ouest en proie à une violence islamiste depuis 2012, les attaques contre les humanitaires ont presque doublé. De 68 cas enregistrés en2016, ils sont passés à 135 en 2017. Dans le même temps, en RDC, 389 incidents de sécurité ont été signalés au cours du second semestre 2017, limitant l’accès à l’aide humanitaire à plus d’un million de personnes.
MISE EN GARDE
Pour Mme Sofie Garde Thomle, cheffe du bureau régional OCHA en Afrique de l’ouest et du centre, «lorsqu’un dispensaire est pillé ou un convoi de distribution d’aide alimentaire est attaqué, c’est la vie de dizaines, voire de centaines, de personnes qui est en danger ». « La constante augmentation des attaques contre les humanitaires en Afrique de l’ouest et du centre ne peut continuer », a averti Mme Thomle. Car, a-t-elle fait remarquer, « les guerres et les conflits ont des règles, et les civils et humanitaires ont des droits. A chaque fois que ces règles sont enfreintes ou des droits sont bafoués, la souffrance humaine est accrue ».
HI