16 pays d’Afrique ont participé cette année au 3e Congrès international sur la formation professionnelle, à Winterthour, au nord de la Suisse. Bilan de cette participation africaine avec Mme Anouk De Bast, Cheffe suppléante d’unité Relations bilatérales, à la Division relations internationales du Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI) du Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR).
Le Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI) du Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR) a organisé du 6 au 8 juin 2018 le 3e Congrès international sur la formation professionnelle. Quel bilan tirer de ces assises biennales?
Les Congrès internationaux sur la formation professionnelle, qui se sont tenus en 2014, 2016 et 2018, ont offert une plateforme pour un dialogue ouvert et l’échange de bonnes pratiques entre les acteurs de la coopération internationale en matière de formation professionnelle.
Nous n’avons pas encore fait le bilan définitif de ces trois éditions du Congrès. Mais la forte participation et les nombreux retours positifs que nous avons reçus de la part des participants suisses et étrangers sont des indices éloquents. Comme en 2016, le Congrès 2018 a affiché complet avec quelque 500 participants de 80 pays. Ce rendez-vous international autour de la formation professionnelle semble donc bien répondre à un besoin qui se fait sentir à travers le monde entier: celui d’une plateforme d’échanges entre les acteurs de la formation et ceux du monde politique et économique. Un réseau – et même un véritable mouvement mondial– a ainsi vu le jour avec pour but de consolider la formation professionnelle sur le plan international.
Quelle a été la participation de l’Afrique à ce Congrès et comment l’appréciez-vous?
Le Congrès a accueilli cette année des participants de 16 pays d’Afrique, avec en particulier une contribution du Mozambique sur le thème «Community Centers for Development of Competencies». Nous avons été très heureux de voir que certains participants africains ont aussi profité de l’occasion pour participer à d’autres rencontres en dehors du Congrès, par exemple à la conférence «Swiss Academy in VET» organisée par l’Institut fédéral des hautes études en formation professionnelle IFFP ou à la journée d’information de la Direction du développement et de la coopération DDC (Direction du développement et de la coopération).
Pensez-vous que ce genre de rencontres soit des occasions pour l’Afrique de rattraper son retard ou de parfaire sa politique en matière de formation professionnelle ?
Les Congrès offrent une occasion unique de présenter des expériences et d’apprendre des autres, ainsi que de discuter les éléments clés du succès des systèmes de formation professionnelle et leur implémentation. Les participants au Congrès peuvent tirer parti de l’échange de connaissances et du partage de bonnes pratiques dans le domaine de la formation professionnelle. Dans ce sens, les Congrès peuvent être une base fertile pour le développement de nouvelles idées et initiatives, qui seront ensuite mises en place par les différents pays.
Au-delà du Congrès, comment se présentent les relations entre la Suisse et l’Afrique, dans le domaine de la formation professionnelle ?
Les relations entre la Suisse et l’Afrique dans le domaine de la formation professionnelle sont bonnes et s’inscrivent dans une longue tradition de coopération au développement. De nombreux projets de coopération sont actuellement soutenus par la Direction du développement et de la coopération DDC, le Secrétariat d’Etat aux migrations SEM et le Secrétariat d’Etat à l’économie SECO. Le thème de la coopération en formation professionnelle est aussi régulièrement abordé lors de dialogues interministériels.
Quelles sont les perspectives entre les deux parties ?
L’Afrique est une région particulièrement dynamique, au développement rapide et intéressant. La Suisse reste attentive à ces évolutions et les perspectives et possibilités de coopération évoluent vite. Par exemple, un mémorandum d’entente a été signé entre l’Institut fédéral des hautes études en formation professionnelle suisse et le Secrétariat d’Etat chargé de l’enseignement technique et de la formation professionnelle ivoirien lors de la mission du conseiller fédéral Johann N. Schneider-Ammann en Côte d’Ivoire en mars 2018.
Propos recueillis par HI