Le président du CICR déplore la « fragmentation » de la violence dans le pays
Le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), M. Peter Maurer, a déploré « la fragmentation de la violence et des groupes armés » en République démocratique du Congo, ajoutant qu’à cette situation, vient s’ajouter les violences intercommunautaires, la criminalité et les luttes pour le contrôle des ressources du pays.
Immense pays de 2,3 millions de km2, la RDC possède d’importantes ressources naturelles dont 80 millions d’hectares de terres arables et plus de 1’100 minéraux et métaux précieux répertoriés, selon la banque mondiale. Mais depuis 2016, il est confronté à des troubles, les plus graves, caractérisées par des attaques rebelles ou communautaires.
M. Maurer a effectué, la semaine dernière, une visite officielle de cinq jours dans le pays, au cours de laquelle il a rencontré le président Joseph Kabila, et s’est entretenu avec des habitants de régions récemment frappées par des flambées de violence, où le CICR mène des activités.
« Ces deux dernières années, a-t-il déclaré à la fin de cette visite, la violence qui frappe le pays s’est étendue à de nouvelles régions comme le Kasaï et le Tanganyika, rendant la situation qui prévaut en RDC extrêmement complexe ». De ce fait, a-t-il poursuivi, il y a nécessité, pour le CICR, de maintenir sa présence dans le pays. Il a appelé la communauté internationale à prendre « conscience des énormes besoins auxquels la population congolaise, loin des feux des médias, est confrontée ».
Tout en relevant que CICR, doit être « attentif » aux défis qui ne manqueront pas de surgir dans ses actions terrains, en RDC, il a rappelé qu’il est « très fréquent que les humanitaires se substituent aux États qui faillissent à leurs obligations ».
Le président du CICR a aussi plaidé en faveur d’un dialogue avec « les porteurs d’armes », un « travail de longue haleine ». Car, il est « difficile » d’obtenir d’eux, qu’ils renoncent à prendre la population civile pour cible. « Nous sommes néanmoins convaincus que c’est en continuant de promouvoir les règles fondamentales du droit international humanitaire et en insistant sur la nécessité de les respecter que nous ferons évoluer les comportements », a-t-il encore fait remarquer.
KL