Le ministre mauritanien des Affaires étrangères, M. Mohamed Salem Ould Merzoug, a rejeté l’accusation des Organisations non gouvernementales (ONG) contre son pays, de servir de « garde- côtes» à l’Europe, face à la migration irrégulière, portée par
La Mauritanie et l’Union européenne (UE) ont signé, en mars 2024, un mémorandum d’entente sur la lutte contre la migration irrégulière. Doté d’une enveloppe financière de 210 millions d’Euros, il vise à réduire le nombre de migrants qui transitent par le pays en direction des îles Canaries.
Depuis début mars, la Mauritanie mène une opération contre les migrants irréguliers, marquée par des arrestations, des emprisonnements, des refoulements. Les ONG dénoncent la méthode forte utilisée par les forces de sécurité dans cette opération.
Dans une interview à radio France internationale (RFI), M. Merzoug a souligné que son pays, « sans heurter personne, ne servirait ni de base arrière, ni de base militaire, ni encore de garde-côte pour quiconque, avec tout le respect qu’il peut avoir pour l’ensemble de nos partenaires ». « Nous sommes le seul pays, qui, depuis toujours, a été très jaloux de sa souveraineté », a-t-il rappelé.
FERMETE
Il a précisé que le partenariat conclu l‘année dernière entre son pays et l’UE se fonde sur l’idée d’essayer de faire, en sorte, que les pays d’origine, de transit et de destination des migrants puissent travailler en synergie. « C’est en le faisant, a-t-il poursuivi, qu’on pourra diguer le phénomène massif de migration irrégulière, à partir de l’Afrique ». Car, depuis une vingtaine d’années, on assiste à une hausse du phénomène, qui se poursuivra encore au cours des prochaines années ». « Quoi de plus normal, qu’un pays coordonne avec un partenaire, en matière de migration irrégulière », s’est-il interrogé, invitant à « comprendre le sens du mémorandum signé avec l’UE ».
Pour le chef de la diplomatie mauritanienne, depuis le lancement de l’opération contre les migrants irréguliers, quatre réseaux de passeurs ont été démantelés dans divers endroits du pays. Cette opération, a-t-il dit, n’est pas « une mesure particulières enclenchée, puisque la politique mauritanienne en matière de lutte contre la migration irrégulière est la même : appliquer la règle de droit, être ferme contre les réseaux de passeurs de migrants irréguliers ».
Selon lui, la migration est certes « un bon mécanisme de vascularisation » de toutes les sociétés, un défi important de brassage de culture. Elle a des aspects positifs dans le monde.
Rfl s-a/IC/BH