Pour la deuxième fois, en 24 ans, la presse sénégalaise observait mardi 13 août, un mouvement de grève, «Journée sans presse».
En juillet 2004, que comptait la presse privée du Sénégal avaint débrayé pour protester contre l’arrestation du directeur du Quotidien, Madiambal Diagne, pour critques envers la justice.
La nouvelle journée sans presse est marquée par la non- parution de plus de 40 quoidiens dans le pays, à l’appel du Conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse du Sénégal (CDEPS). Des journaux en ligne ont également adhéré au mouvement.
Composé d’une quarantaine de membres, éditeurs de presse des secteurs public et privé, le CDEPS a été créé en 2008 pour « défendre les intérêts » du secteur de la presse, notamment dans la « défense de la liberté de presse ».
REVENDICATIONS
Fin mai dernier, le Premier ministre Ousmane Sonko avait déclarait qu’il (le pouvoir) n’avait pas de « comptes à rendre ni aux journalistes, ni à la classe politique », déclanchant une vive polémique avec les médias. Depuis, les relations entre les dirigeants du pays et la presse se sont distendues. Le Président Bassirou Diomaye Faye, au pouvoir depuis le 2 avril, a reçu le 6 juillet, la Convention des jeunes reports, mais, ni lui, ni son Premier Ministre Ousmane Sonko n’ont donné suite à des demandes d’audience du CDEPS, selon ses responsables.
Le CDESPl réclame l’ouverture de négociations avec le pouvoir autour de difficultés financières, matérielles et techniques de la presse, une amnistie fiscale. Il dénonce aussi, les « pressions multiformes des nouvelles autorités, tels que le contrôle fiscal, une mise en demeure de paiement de redevances audiovisuels pour les chaines de télévision privées, la suspension de contrats, de, publicités pour certains organes de presse. A cela s’ajoutent une campagne de « diabolisation » menée par le nouveau pouvoir contre les médias privés, présentés à l’opinion publique comme des mauvais payeurs de taxes et d’impôts, ainsi qu’une tentative de diviser la presse, en créant un fossé entre ceux qu’on appelle «patrons de presse» et leurs collaborateurs.
EDITORIAL
Dans un éditorial commun publié lundi 12 août dans tous les quotidiens, journaux en ligne et télévisions privées du pays, le CDEPS a estimé que toutes les accuations et mesures contraignantes du pouvoir envers la presse vise à « noircir le décor » et procéder, ensuite, à « une sélection artificielle « et une liquidation des entreprises de presse privée, en fonction de ses intérêts politiques immédiats. « L’objectif n’est autre, que le contrôle de l’information et la domestication des acteurs des médias. C’est tout simplement la liberté de presse qui est menacée au Sénégal ».
Rfl s-a/iC/HI