Des milliers de corps sans vie, en décomposition, jonchent les rues de Khartoum, au Soudan la capitale, faisant craindre à une épidémie, ont alerté des organisations internationales.
Un conflit armé oppose, depuis le15 avril, deux frères d’armes du Soudan pour le contrôle du pouvoir. Il s’agit du Général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, soutenu par les Forces armées soudanaises (FAS), et du commandant des Forces de soutien rapide (FSR), le Général Mohammed Hamdan Daglo, dit Hemetti.
Au cours du quatrième mois d’affrontements, les violences se sont aggravées à travers le pays. Le nombre de personnes tuées qui était estimé à plus de 7’000 morts, est maintenant indéterminable. Les morgues sont remplies, et manquent de places pour stocker les corps, exposant la population à un risque accru de maladies. Dans tout le pays, au moins 2’435 enfants ont été tués ou blessés depuis le début du conflit.
Selon l’Organisation suèdoise de l’enfance, Save the Children, à cause des pannes prolongées d’électricité, les morgues de Khartoum sont sans réfrigération. Ce qui fait que les corps se décomposent dans la chaleur. Ils sont laissés exposés et non traités. Il n’y a pas non plus de personnel médical dans les morgues, a indiqué le Syndicat des médecins soudanais.
4 MILLIONS DE DEPLACES
Sur 89 hôpitaux principaux de la capitale et des Etats, 71 sont hors service. Les autres fonctionnent à capacité partielle. Au moins, 53 attaques contre les infrastrucutres de santé ont été enregistrées depuis le début des affrontements, en avril. Certaines de ces structures de santé ont été occupées par des groupes armés.
A cette combinaison horrible de nombre croissant de cadavres dans les rues, s’ajoutent de graves pénuries d’eau, de services d’hygiène et d’assainissement non fonctionnels, et un manque de traitement de l’eau. La ville souffre, en outre, de l’absence d’un laboratoire de santé publique fonctionnel, qui aurait permis d’alerter sur une éventuelle épidémie de choléra.
Pour sa part, OCHA (Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires), citant l’Organisation internationale des migrations (OIM), a rapporté le 8 Août, qu’après seize semaines de conflit au Soudan, plus de 4 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays et à travers les frontières vers les pays voisins. Plus de 71 % des quelque 3 millions de déplacées interne ont fui l’Etat de Khartoum. Avant la crise, il y avait 1,1 million de réfugiés au Soudan, principalement du Soudan du Sud, de l’Erythrée et de l’Ethiopie.
KL