Les combats rages au Soudan depuis plus de trois mois ont créé un besoin humanitaire pour 24 millions de personnes, ont indiqué deux responsables de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Ahmed Al-Mandhari, Directeur régional pour la Méditerranée orientale, et le Dr Matshidiso Moeti, Directeur régional pour l’Afrique.
Les affrontements au Soudan ont éclaté le 15 avril dernier, opposant oppose le Général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, soutenu par les Forces armées soudanaises (FAS), et les Forces de soutien rapide (FSR) du Général Mohammed Hamdan Daglo, dit Hemetti. Ils ont fait entre 6’500 et 7’000 morts, selon des estimations humanitaires.
Dans une déclaration conjointe dont une copie a été envoyée à refletsuisse-afrique.com, ils ont précisé que parmi ces indigènes, il y a 2,6 millions de déplacées à l’intérieur du pays, et 757’000 personnes supplémentaires, qui ont été contraintes de fuir à travers les frontières pour des raisons de sécurité. « Ces chiffres augmentent chaque jour, puisque les affrontement continuent de faire des victimes, de forcer les populations à quitter leurs foyers et leur pays, et de laisser d’autres, pris au piège avec un accès limité aux services essentiels, y compris les soins de santé », ont-ils déploré.
EPIDEMIES
Pour les deux responsables de l’OMS, la crise humanitaire au Soudan est « catastrophique ». Elle s’est propagée dans six autres pays des deux régions (Afrique et Méditerranée orientale) de l’OMS. La situation sanitaire a atteint des niveaux « extrêmement graves » au Soudan, avec plus de 67% des hôpitaux hors service. Entre le 15 avril et le 24 juillet 2023, l’OMS a enregistré 51 attaques contre des structures de santé. Ces attaques ont fait 10 morts et 24 blessés. Elles constituent « une tragédie et un scandale » au milieu de cette crise qui s’aggrave. Car, les combattants continuent de viser les établissements de santé, et les travailleurs refusent des services vitaux à des civils innocents lorsqu’ils sont les plus vulnérables. Les femmes et les enfants paient toujours un lourd tribut, dans des conflits armés de cette nature. « Nous sommes consternés par les informations faisant état de violences sexuelles et sexistes contre les femmes et les filles », ont-ils dénoncé, ajoutant qu’à ce jour, plus de 4 millions de femmes et de filles sont exposées « au risque de violence sexuelle et sexiste », et doivent être protégées à tout prix.
Les épidémies, notamment le paludisme, la rougeole, la dengue et la diarrhée aqueuse aiguë, qui étaient bien maîtrisées avant le conflit, augmentent maintenant en raison de la perturbation des services de santé publique de base. Car, la surveillance des maladies est impossible. Le fonctionnement normal du laboratoire de santé publique et les équipes d’intervention rapide sont tout aussi affectés par les troubles. Alors que la saison des pluies commence au Soudan, les épidémies feront probablement plus de victimes à moins que des mesures urgentes ne soient prises pour rétablir leur propagation.
HI