Niger : Helvetas en lutte pour l’accès à l’eau de populations en zones isolées

Le Dr Laoulaly Yahouza, expert au bureau Helvetas. Niger.

Helvetas, une Organisation non gouvernementale (ONG) suisse  mène depuis 2012 au Niger, un programme Programme hydraulique rurale, appui au secteur eau et assainissement du gouvernement (PHRASIA).

L’accès à l’eau est un défi pour des millions de populations rurales de ce pays sahélien de l’Afrique de l’ouest. A cause de la nature austère du sous-sol, la nappe phréatique est parfois profonde dans certaines régions du pays. « Au sud, non loin des vallées, souvent les nappes alluviales sont assez fournies et peu profondes, à 20 ou 30 mètres. Par contre, dans les zones nord, plus sèches, il y a peu de nappe alluviale. Il faut alors la chercher l’eau dans une profondeur de 40 à 60 mètres, pouvant aller dans certains endroits encore, jusqu’à 100 mères sous le sol », a expliqué à reflets suisse-afrique, le Dr Laoulaly Yahouza, expert au bureau Helvetas Niger. Selon lui, il y a même des zones où il y en a jusqu’à 200 mètres de profondeur. Au centre du pays, c’est encore plus complexe, puisqu’il faut creuser de 600 à 900 mètres de profondeur pour avoir de l’eau. Inutile de dire les difficultés des populations à disposer de l’eau, dans ces conditions.

C’est compte tenu de ces difficultés auxquelles s’ajoute au manque de moyens financiers et techniques de l’Etat que l’ONG suisse a initié le PHRASIA. Financé par la DDC (Direction du développement et de la coopération) pour environ 35 millions CHF (plus de 20 milliards de francs CFA), il comprend un volet hydraulique rurale ou villageoise, et un autre volet hydraulique pastorale dans les régions de Maradi, au centre, de Dosso et de Tilabéri, à l’ouest. Plus de 320’000 personnes sont impactées par le programme, depuis son lancement, il y a 10 ans.

L’hydraulique villageoise concerne les régions de Maradi et Dosso, alors qu’à Tilabéri, c’est l’hydraulique pastorale. Dans les deux cas, les ouvrages hydrauliques sont, d’une part, en système d’exhaure, pour les petits villages. Ce système se fait avec un château d’eau qui fonctionne par gravité, et des forages multi-villages, qui alimentent plusieurs localités.

L’hydraulique pastorale permet de réduire les conflits entre éleveurs et agriculteurs, souvent liés à l’accès des troupeaux aux points d’eau. Ces conflits sont récurrents en Afrique. Au Niger, ils peuvent avoir lieu au moment de la transhumance du bétail, du sud, agricole, en direction du  nord, désertique.

KL