Forum mondial de l’eau à Dakar : Le Liptako Gourma confronté à une crise de l‘eau en plus d’autres crises

Le burkinabè Jean- Bosco Bazié, président exécutif de « Eau vive internationale ».

En juin 2021, le Pôle Eau de Genève a co-organisée avec Eau vive internationale, une Organisation non gouvernementale (ONG) française, l’Autorité de développement intégré des Etats du Liptako-Gourma, et l’Observatoire citoyen sur la Gouvernance et la sécurité (OCGS), du Burkina Faso, une table-ronde sur gestion des ressources en eau.  

La session avait réuni à Ouagadougou, des responsables des trois Etats de la sous-région (Burkina Faso, Mali, Niger), ainsi que des représentants des communautés coutumières et religieuses, des partenaires au développement.

« Le Liptako-Gourma, explique le burkinabè Jean Bosco Bazié, président exécutif de « Eau vive internationale », est appelée généralement la zone des trois frontières. Elle est confrontée à une crise sécuritaire et humanitaire depuis 10 ans. Celle-ci s’est aggravée avec celle des ressources en eau, marquée par une raréfaction de la ressource, son accès aussi bien pour les hommes que pour le bétail.

M. Bazié intervenait au 9e Forum mondial de l’eau de Dakar (21-26 mars), los d’un atelier de Geneva Water Hub, au pavillon suisse sur la promotion des voix locales pour la coopération en matière de l’eau, dans la crise du Sahel. La session était axée sur les grands enjeux de l’eau et son accès dans cette zone transfrontière, liée à la crise sécuritaire. Il était intitulé : « Voix des populations du Liptako Gourma sur les enjeux de l’eau et la sécurité au sahel (eau comme vecteur de paix au Sahel) ».

« La crise multidimensionnelle au Liptako Gourma, estime-t-il, est aggravée par la baisse des ressources hydrique, alors que la population et les besoins augmentent. Or, il faut satisfaire ces besoins, l’eau étant une ressource  vitale. « Si on n’a pas mangé, il n’y a pas de problème, mais si on a pu d’eau, il y a problème », rappelle-t-il. « Il faut de l’eau non seulement pour boire, mais aussi pour la vie quotidienne : produire, cultiver la terre, nourrir les hommes, créer de l’électricité, de l’énergie, faire des routes, etc.. .

Pour Geneva Water Hub, « l’eau est au cœur du développement économique. Elle constitue un moteur important pour la paix et la sécurité ». Les acteurs locaux (populations, chefs traditionnels, autorités municipales par exemple) ont « un rôle crucial à jouer dans la résolution à la crise ».

KL