Le racisme anti-noirs a été le deuxième cas de motif de discrimination, le plus fréquemment signalé en Suisse, en 2020.
L’afrophobie vient après la xénophobie, et avant l’hostilité à l’égard des musulmanes, le racisme anti-Arabes et l’hostilité envers les personnes originaires des Balkans : Monténégro, Serbie, Macédoine, Albanie, Bosnie-Herzégovine, et Kosovo.
Selon le rapport annuel de la Commission fédérale contre le racisme (CFR), ce sont au total 206 cas de racisme contre les noirs qui lui ont été signalés pendant cette année contre 304 cas de xénophobie en générale. Durant cette même période, la Commission a enregistrés 165 cas d’hostilité à l’égard des personnes musulmanes, de racisme anti-Arabes, et d’hostilité envers les ressortissants des pays des Balkans (Kosovo, Macédoine, etc…)
Parmi les exemples de racismes anti-noirs signalés en 2020, le rapport évoque le cas où un africain a reçu un message vocal sur son téléphone portable dans lequel l’interlocuteur a tenu des propos « dégradants » sur les noirs.
PROPOS RABAISSANTS
Dans un cas, une femme a découvert dans un ancien livre audio de Guignol, emprunté dans une bibliothèque pour enfants, le mot «nègre». Elle l’a signalé oralement à l’un des employés de la bibliothèque. Dans un courrier argumenté à la bibliothèque, elle a réclamé et obtenu que l’ouvrage soit retiré des rayons.
Même le domaine de la santé n’a pas été épargné par le mépris du noir. Un couple mixte qui s’était rendu dans un cabinet de gynécologie, afin de contrôler le bon déroulement de la grossesse de la femme, a été heurté par la patricienne. En effet, lors de la consultation, elle s’est exprimée de manière «rabaissante», sur le futur bébé du couple, déclarant notamment que « le mélange des gènes aurait des conséquences médicales sur la grossesse et le bébé ». Lors de la consultation suivante, elle a réaffirmé ces propos, ajoutant des stéréotypes racistes sur les enfants noirs et asiatiques. Choqué, le couple a changé de gynécologue. La Commission de surveillance a pris le dossier en main.
En outre, des patients d’un cabinet médical ont refusé d’être traités par un médecin noir, qui était remplaçant. Ils ont exprimé ce refus de manière « méprisante et irrespectueuse ». Pour mettre fin à ces comportement, le directeur du cabinet médical a réagi, avec le soutien d’un centre conseil, en affichant à l’entrée, qu’ « aucun comportement discriminatoire n’y sera toléré ».
IC