La Suisse veut davantage marquer une présence militaire pacifique en Afrique, par l’envoi de soldats non armés, afin de contribuer à la promotion de la paix dans le continent.
Elle a donné l’exemple, le 11 novembre dernier, en annonçant la mise à disposition de la Mission de l’ONU au Mozambique, de deux militaires non armés, pour soutenir le processus de paix dans cette ancienne colonie du Portugal en Afrique australe.
La Suisse est le siège de nombreuses organisations internationales diplomatiques, commerciales, humanitaires, sociales ou culturelles. C’est donc un pays fortement mondialisé, et au cœur du monde. Ses intérêts en matière de sécurité peuvent aussi être sévèrement touchés par des conflits, qui se déroulent même loin de ses frontières. En Afrique, au Moyen-Orient, voire au-delà encore, des conflits armés favorisent le terrorisme, la traite d’êtres humains et l’immigration illégale.
Réuni mercredi 25 novembre, le Conseil fédéral (Gouvernement suisse) a déclaré que dans le cadre de ses engagements de promotion militaire de la paix, il prévoyait de mettre davantage, l’accent sur l’Afrique. A ce sujet, il a chargé le DDPS (Département fédéral de la défense, de la population et des sports) de développer la promotion militaire de la paix, en se fondant sur les recommandations d’un rapport d’experts du département dont il a pris connaissance.
AUTORISATION DU PARLEMENT
En vertu de la loi sur l’armée, la promotion militaire de la paix est l’une des trois missions de l’armée, parallèlement à la défense du territoire et à l’appui aux autorités civiles. La Suisse s’implique depuis 1953 dans des engagements de promotion militaire de la paix, contribuant ainsi à la stabilité et à la sécurité dans le monde. Depuis une quinzaine d’années, la situation internationale a fortement changé, et ainsi les conditions de ces engagements, nécessitent une adaptation de la demande en prestations militaires de promotion de la paix.
Pour le Conseil fédéral, les activités liées à la politique de paix du DFAE (Département fédéral des affaires étrangères) ou d’une organisation régionale doivent pouvoir être soutenues par des experts militaires non armés, sans mandat explicite de l’ONU ou de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe).
L’obligation générale de disposer d’un mandat de l’ONU ou de l’OSCE pour l’envoi de militaires suisses non armés n’est pas remise en question. Le Parlement continuera de décider d’éventuels envois de contingents armés à l’étranger.
Ibc
