Mme Louise Mushikiwabo, Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OPIF), a mis en garde les discours de haine, dans le cadre des processus électoraux, tout en appelant à la vigilance et à la tolérance politiques.
Des élections présidentielles ont lieu dans deux pays membres de l’OIF en ce mois d’octobre, en Guinée et en Côte-Ivoire.
En Guinée, le scrutin présidentiel à deux tours se déroule ce dimanche 18 octobre dans un climat tendu. La campagne électorale qui s’est achevée vendredi 16 octobre a été marquée par l’assassinat d’un haut gradé de l’armée, le Colonel Mamadi Condé, commandant du bataillon spécial des commandos en attente. Il a été tué lors d’une tentative de mutinerie au camp militaire de Kindia, 130 km de Conakry la capitale. On ignore les raisons de cette tentative de mutinerie.
En Côte-d’Ivoire, l’élection présidentielle aura lieu le 31 octobre dans un contexte de contestation de l’opposition. L’ancien président Henry Konan Bédié, et l’ancien premier ministre Pascal Affi Nguessan, dont les candidatures ont été validées, rejettent la participation du président sortant Alassane Drahmane Ouattara. Candidat à sa propre succession, il brigue un troisième mandat, après deux mandats successifs de 5 ans, en 2010 et 2015.
Au Sénégal, la presse a rapporté, la semaine dernière, les propos d’un député de la mouvance présidentielle appelant la communauté peulh à sortir des machettes contre les opposants à une éventuelle nouvelle candidature, pour la troisième fois, du président Macky Sall, au terme de son mandat actuel de 5 ans, en 2024. La coalition au pouvoir s’est démarquée de ces propos? qui ont ému et choqué dans l’opinion publique nationale et surpris les observateurs.
PROMOTION DE LA DEMOCRATIE
Face à ces situations inquiétantes, Mme Mushikiwabo a exhorté « l’ensemble des acteurs à faire preuve, en toutes circonstances, de tolérance et de retenue ». Elle a souligné « l’importance » de la responsabilité de tous, et notamment des acteurs politiques, à contribuer à une vie politique apaisée en s’abstenant de toute incitation à la haine et à la violence pour quelque motif que ce soit.
A ce sujet, elle a rappelé l’esprit des Déclarations de Bamako et de Saint-Boniface, qui sont les textes de référence de la Francophonie en matière de promotion de la démocratie, des droits et libertés ainsi qu’en faveur de la prévention des crises.
Elle a encouragé l’ensemble des parties prenantes aux processus électoraux à lutter contre les appels à la haine et à la violence, contraires aux valeurs de la Francophonie, par des moyens démocratiques et respectueux des droits de l’Homme et des libertés fondamentales.
L’OIF est engagée, depuis plusieurs années, auprès des institutions, des acteurs politiques, de la société civile et du secteur des médias, notamment à travers l’élaboration et la diffusion de guides qui présentent de bonnes pratiques pour assurer une coexistence fondée sur la tolérance et le respect des droits de l’Homme. Dans le même ordre d’idées, elle suit aussi les engagements pris par les chefs d’Etat et de gouvernement lors des Sommets d’Antananarivo (2016) et d’Erevan (2018).
IC