Le HCR (Haut- commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés) a lancé jeudi 24 septembre 2020, un cri d’alarme aux gouvernements des pays Sahéliens, pour inclure les réfugiés, les déplacés internes et leurs communautés d’accueil dans leurs efforts de réponse aux inondations et à leurs conséquences.
Selon l’Agence onusienne, des dizaines de personnes dont une femme enceinte et sa fille adolescente, toutes deux déplacées internes ont trouvé la mort, dans ces inondations dans de vastes zones au Burkina Faso, au Tchad, au Mali et au Niger. Des milliers d’autres ont un besoin d’urgence d’abris, d’eau potable et de soins de santé. Ce qui peut avoir un impact sur les efforts nationaux de prévention et de lutte contre la pandémie de Covid-19 et d’autres maladies, tel que le paludisme et la rougeole. Les sources d’eau étant désormais contaminées et les latrines inondées, une épidémie de choléra pourrait être à craindre.
Ces fortes précipitations qui ont commencé en août ont détruit des habitations, endommagé des centres de santé, et submergé des terres agricoles à travers tout le Sahel. Dans cette sous-région, des violences aveugles et intenses ont déjà forcé plus de 3,5 millions de personnes à fuir au sein de leur pays ou au-delà des frontières.
Le Niger est le pays le plus durement touché par les intempéries. Elles ont fait 71 morts, 90 blessés et plus de 350’000 personnes affectées par les inondations à travers tout le pays, en particulier dans la région de Maradi, a déclaré le gouvernement.
BILAN DRAMATIQUE
Au Burkina Faso, les inondations ont fait 41 morts, 112 blessés, 12’378 ménages sans abris, dans l’ensemble des 13 régions. Dans ce pays, un habitant sur cinq était déjà déplacé auparavant par les violences, soit plus d’un million de déplacés internes.
Au Tchad, plus de 236’000 personnes ont été affectées par les inondations. Dans la province de Goré au sud du pays, 1’735 réfugiés ont été touchés, et au moins 283 ménages ont vu leurs terres agricoles inondées et leurs cultures détruites. Des pluies torrentielles ont rendu les routes impraticables, ce qui entrave l’accès de l’aide humanitaire auprès des réfugiés affectés.
Dans l’est du Tchad, la plupart des habitations et des abris dans six camps accueillant des milliers de réfugiés près d’Iriba ont été détruits ou fortement endommagés, forçant les réfugiés à dormir dans des écoles ou en plein air.
Au Mali, des milliers de déplacés internes et de membres des communautés locales ont été affectés par les inondations. Des centaines de maisons ont été détruites dans les régions de Gao, Mopti, Ségou et Sikasso.
AU BORD DU GOUFFRE
Dans tous ces pays, le HCR a mobilisé de l’aide pour les déplacés internes, qui, dans certains endroits, se déplacent dans de l’eau jusqu’à la taille ou à bord de canoës.
Pour Mme Millicent Mutuli, Directrice du bureau régional du HCR pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, « les réfugiés, les déplacés internes et leurs hôtes étaient déjà au bord du gouffre et avaient d’urgence besoin de l’aide » de l’organisation. « Les inondations aggravent encore davantage leurs difficultés, tout en entravant les efforts pour répondre à l’une des crises humanitaires les plus sévères et à la croissance la plus rapide au monde ».
Ibc