Protection des oiseaux : Les pays d’Afrique du Nord peinent à respecter leurs engagements (rapport)

Oiseaux migrateurs. Image d'illustration : euronatur.org.

Les pays d’Afrique du Nord (Algérie, Egypte, Libye, Maroc et Tunisie), riverains  de la Méditerranée, peinent à respecter leurs engagements de réduire, de moitié, l’abattage, la capture et le commerce illégaux des oiseaux, d’ici 2030.

En 2018, les gouvernements de 81 pays s’étaient engagés à mener des actions dans ce sens, à travers le Plan stratégique de Rome 2020-2030 de la Convention sur les espèces migratrices (CMS). Ce plan a été adopté dans le cadre de la  Convention, plus large, de Berne contre l’Abattage, la capture et le commerce illégaux d’oiseaux sauvages (IKB).

Selon une étude conjointe de BirdLife International et EuroNatur « The Killing 3.0 The Killing 3.0: Progress on Eradicating Illegal Killing of Birds in the Mediterranean and Europe» (Progrès dans l’éradication de l’abattage illégal des oiseaux en Méditerranée et en Europe), publié à la mi-mai, les populations d’oiseaux ont chuté à « un rythme alarmant », au cours des dernières décennies le long du pourtour médinaterranéen. En cause : la surexploitation, y compris  l’abattage illégal, considérée comme l’un « des principaux facteurs d’extinction » des oiseaux dans le monde. Elle est suivie par la perte de leur habitat.  « Chaque année, des millions d’oiseaux sont abattus, piégés ou empoisonnés illégalement en Europe et en Méditerranée, sapant ainsi les efforts de conservation le long de la voie de migration », a déploré le rapport.

PLAIDOYER

« Une action urgente est nécessaire, sinon des pertes dévastatrices pour les populations d’oiseaux seront inévitables, certaines espèces pourraient même être anéanties à jamais », a plaidé le rapport, dont copie a été transmise à refletsuisse-afrique.

L’enquête BirdLife International – EuroNatur a évalué 46 pays, avec une analyse approfondie dans 22 pays méditerranéens où l’abattage illégal des oiseaux est particulièrement répandu. Les résultats démontrent que 38 de ces pays ne sont pas « en voie de respecter » leurs engagements pour 2030.

L’Algérie, l’Egypte, la Libye, le Maroc et la Tunisie sont membre du Groupe spécial intergouvernemental sur l’abattage, le prélèvement et le commerce illégaux des oiseaux migrateurs en Méditerranée (MIKT). Cette organisation a été créée, en coordination avec le Secrétariat de l’Accord sur la Conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie (AEWA), l’Unité de coordination du MdE Rapaces et le groupe de travail du Plan d’action pour les oiseaux terrestres migrateurs d’Afrique-Eurasie (AEMLAP).

Rfl s-a/IC/KM