Drogues : Plaidoyer pour un changement de stratégie de lutte

Image d'illustration d'une drogue dure dans un pays d'Outre-Mer. Photo: Franceinfo

La Commission globale de politique en matière de drogues (CGPMD) appelle à une « réforme urgente » des politiques nationales et internationales sur les drogues, afin qu’elles se recentrent sur la santé, les droits humains et l’équité sociale

Organisation indépendante, basée à Genève, la CGPMD a été créée en 2011 par des responsables politiques et des personnalités des milieux culturel et économique. Elle compte 27 membres, dont 14 anciens chefs d’Etat ou de Gouvernement. Elle vise à ouvrir un débat scientifique international sur des moyens humains et efficaces de réduire les préjudices causés aux personnes et aux sociétés par les drogues et les politiques de contrôle des drogues.

Dans un rapport publié le 5 décembre à Genève, intitulé : « De l’échec de la pénalisation à la réforme des politiques en matière de drogues », elle expose « les conséquences dévastatrices des politiques punitives », en matière. Elle plaide pour une « réforme immédiate » et déplore « les cadres obsolètes » de contrôle des drogues, qui perpétuent « l’incarcération de masse et les violations » des droits humains. Elles ont aussi « des conséquences délétères disproportionnées » sur les communautés marginalisées.

SOLUTIONS ALTERNATIVES

« Pendant des décennies, les politiques punitives en matière de drogues ont fait grimper les taux d’incarcération dans le monde », rappelle l’Organisation, selon laquelle, 7 millions de personnes ont été soupçonnées, arrêtées ou inculpées pour des infractions liées aux drogues, en 2022, dans le monde. Environ 11,5 millions d’autres de personnes sont incarcérées, dont 20 % pour des infractions liées aux drogues. Parmi ces détenus, près d’un demi-million le sont uniquement pour possession de drogue à des fins personnelles. Les arrestations ciblent de « manière disproportionnée », les populations autochtones et les minorités ethniques, souligne le rapport.

L’Organisation propose d’autres mesures de réduction des risques fondées, sur des données probantes, comme les centres de prévention des surdoses (CPS), les  programmes d’échange d’aiguilles et de seringues (PES) et les traitements par agonistes opioïdes (TAO). Elles ont prouvé leur « efficacité » en sauvant des vies et en améliorant les résultats en matière de santé. Par exemple, les décès par surdose ont baissé de 35 % dans les quartiers dans lesquels des CPS ont été mis en place, et aucune surdose mortelle n’a été enregistrée dans un CPS à l’échelle mondiale. Malgré ces résultats, le financement de la réduction des risques dans les pays à revenu faible ou intermédiaire reste extrêmement faible, puisqu’il ne représente que 6 % des besoins estimés.

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