Au deuxième jour de la 28e Conférence des Nations-Unies sur les changements climatiques (COP28), aux Emirats arabes unis, vendredi 1er décembre 2023, le Président de la Confédération, M. Alain Berset, est monté à la tribune pour présenter les objectifs de la Suisse dans ce domaine.
Il a aussi annoncé diverses contributions financières suisses à des fonds climat. Il s’agit du Fonds vert pour le climat: 135 millions de CHF (plus de 93 milliards de francs CFA), du Fonds d’Adaptation: 15 millions de CHF (10,3 milliards de francs CFA), ainsi qu’au volet climat de la Banque africaine de développement pour 15 millions de CHF. A ceux-là s’ajoutent des appuis suisses de 5 millions de CHF (3,4 milliards de francs CFA) au Fonds pour l’Amazonie, et 1 million de CHF (690 millions de francs CFA) au Réseau de Santiago.
Pour M. Berset, la COP de cette année est « un moment charnière », à quelques jours de la finalisation du premier bilan mondial sur les progrès réalisés dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat de 2015. C’est, en effet, le dernier moment pour agir et être en mesure de remplir notre objectif de limiter le réchauffement mondial à 1,5°C d’ici à la fin du siècle.
CHALEUR EXTREME
« Les preuves scientifiques sont claires. Le rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) publié cette année montre que la température moyenne a déjà augmenté de 1,1 °C par rapport aux niveaux préindustriels. Cette évolution rapide – qui ne connaît pas de frontière – met en péril nos ressources et perturbe les écosystème », a-t-il averti.
Il a rappelé que partout dans le monde, des personnes meurent à la suite d’épisodes de chaleur extrême. Les maladies infectieuses se propagent plus rapidement. Des millions de personnes sont exposées à une insécurité alimentaire et à un manque d’eau. Une « réalité qui ne fera qu’empirer, s’il n’y a aucune action rapide et concertée » de la communauté internationale.
FAIBLE CHANCE
« Il faut aller plus vite et plus loin, l’Accord de Paris ayant insufflé un élan climatique autour du monde », a appelé le Président Berset, que la monde a encore « une faible chance » de maintenir l’objectif de 1,5 degré, si tous les pays s’engagent. « Je pense, ici, aux grands émetteurs, et en particulier aux membres du G20 qui sont responsables à eux seuls de 80% des émissions mondiales », a-t-il souligné. « Ils ne sont toutefois pas les seuls à devoir agir : tous les pays doivent contribuer à l’ambition la plus élevée possible, en fonction de leurs capacités », a-t-il poursuivi.
Pour M. Berset, la Suisse soutient l’objectif de tripler la capacité mondiale en énergies renouvelables d’ici 2030, et de doubler l’efficacité énergétique. Parallèlement, il faut un engagement clair à éliminer le charbon avant 2040 et les énergies fossiles d’ici 2050 – y compris les subventions aux énergies fossiles. Dans ce cadre, les Suisses ont voté, cet été, en faveur de la neutralité climatique d’ici à 2050. Pour réaliser cet objectif, la Suisse investira plus de 3,2 milliards de CHF (2’208,5milliards de francs CFA) pour remplacer les systèmes de chauffage et soutenir les pratiques commerciales respectueuses du climat.
MISE EN GARDE
Pour ce qui concerne la mise en place d’un nouveau fonds pour les pertes et les dommages, il a proposé qu’il intègre diverses ressources publiques et privées, afin de prendre en compte les impacts croissants du changement climatique. Il doit bénéficier en priorité aux plus personnes les vulnérables, celles qui sont le plus touchées et qui ont le moins de ressources pour se relever.
En conclusion, le Président suisse a évoqué la mise en garde de la science, depuis des décennies, contre « les conséquences catastrophiques » du réchauffement climatique pour l’humanité.
IC