La Suisse a fermé son ambassade au Soudan pour « des raisons de sécurité », et évacué son personnel vers un autre pays, a annoncé dimanche 23 avril, le Chef du département fédéral des affaires étrangères (DFAE), M. Ignazio Cassis, dans un tweeter.
« Pour des raisons de sécurité, nous fermons notre ambassade à Khartoum. Notre personnel et leurs familles ont été évacués et sont en sécurité », a-t-il souligné, ajoutant que cette opération a eu lieu grâce à une collaboration avec les partenaires de la Suisse, notamment la France.
Le Soudan est en proie à une guerre des chefs pour le contrôle du pouvoir, depuis le 13 avril. Elle oppose l’armée, fidèle au Général Abdel Fattah al-Burhan, chef du Conseil souverain du gouvernement de transition du Soudan, et les Forces paramilitaires de soutien rapide (RSF), dirigées par le général Mohamed Hamdan Dagalo. Le conflit a fait au moins 427 morts et plus de 3’700 blessés, selon un bilan provisoire de l’ONU, publié lundi 24 avril.
A cause de la crise, les prix des produits de première nécessité ont fortement augmenté, en raison des pénuries.
Au moins 11 centres de santé ont été attaqués et beaucoup ne sont plus fonctionnels dans les Etats de Khartoum et du Darfour, a publié pour sa part l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Des milliers de populations civiles vivants dans les zones touchées par les combats, fuient leurs foyers pour se réfugier au Tchad, en Egypte, et au Soudan du Sud.
APPEL
En fin de semaine dernière, la Suisse s’était déjà déclarée « gravement préoccupée par l’escalade » militaire et le lourd bilan humanitaire au Soudan. Elle avait exhorté les deux parties à tenir compte des appels de la communauté internationale en faveur d’un « cessez-le-feu immédiat ».
En 2017, la Suisse et le Soudan avaient signé un protocole d’entente bilatérale qui a ouvert la voie à un cycle d’entretiens politiques, en 2018 et 2021. Dans ce cadre, une délégation suisse, conduite par l’Ambassadrice Siri Walt, Cheffe de la Division Afrique au DFAE (Département fédéral des Affaires étrangères), s’était rendue à Khartoum en juin 2021 pour des consultations politiques et des rencontres bilatérales.
IC