Guinée : Les pays voisins se préparent en urgence face à Ebola, selon l’OMS

Le Dr Matshidiso Rebecca Moeti, Directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique

Les six pays voisins de la Guinée : Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Sénégal et Sierra- Leone intensifient la surveillance et le contrôle aux points de passage des frontières et au sein des communautés à haut risque pour détecter, isoler et gérer tous les éventuels cas d’Ebola.

Selon le bureau régional Afrique de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), basé à Brazzaville, au Congo, ils finalisent leurs plans opérationnels de préparation, en ligne avec l’outil d’évaluation de l’état de préparation de l’Organisation. Cet état général de préparation est de près de 66 %, alors que le seuil de référence est de 80 %.

Le gouvernement guinéen a déclaré un premier cas de la fièvre hémorragique Ebola, le 14 février dernier. Il s’agissait d’une infirmière, décédée des suites de la maladie. Depuis, cinq autres personnes sont décédées des suites de la maladie, qui s’est déclarée dans la préfecture de N’Zérékoré, près des frontières du pays le Liberia, la Sierra Leone et la Côte-d’Ivoire. Aucun cas confirmé n’est encore signalé en-dehors de la Guinée.

Pour l’OMS, la Guinée a agi sans tarder pour commencer à fournir le vaccin contre Ebola aux personnes à haut risque. Elle a ainsi lancé une campagne de vaccination à Gouécké, l’épicentre de l’épidémie, situé dans la préfecture de N’Zérékoré, plus d’une semaine après l’enregistrement du premier cas.

En outre, environ 65 experts internationaux et nationaux de l’OMS sont présents sur le terrain. L‘appui du gouvernement a permis l’envoi d’un vol spécial qui a acheminé des doses du vaccin anti Ebola rVSV-ZEBOV, des containeurs frigorifiques à températures ultra-basses, des équipements de protection individuelle et d’autres fournitures médicales de Conakry jusqu’à N’Zérékoré.

FORTE COORDINATION

Dans les pays voisins, des équipes d’intervention rapide sont déployées dans les zones frontalières pour soutenir les plans de préparation des districts sanitaires. Les structures de diagnostic et de traitement sont agrandies et s’attèlent à garantir que les communautés s’approprient et se rallient aux réponses de santé publique en cours. Jusqu’à présent, 20 alertes de cas suspectés ont été rapportées dans trois pays. Ils ont été tous testés négatifs à Ebola.

« Nous avons appris les dures leçons de l’histoire et avec Ebola et les autres urgences sanitaires, nous avons appris que la préparation est efficace. Soit nous agissons maintenant, soit nous en payons le prix plus tard en vies perdues et en économies ruinées. Une surveillance systématique, des préparatifs complets et une forte coordination transfrontalière sont essentiels pour détecter tous les cas et s’assurer qu’ils sont promptement isolés et traités, et que la vaccination des cas contacts à haut risque commence rapidement », a déclaré Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

L’épidémie d’Ebola de 2014-2016 en Afrique de l’Ouest a débuté en Guinée et s’est étendue au Liberia et à la Sierra-Leone. Lorsqu’elle a finalement été maîtrisée, on comptait environ 28 000 cas et 11 000 décès, ce qui en fait l’épidémie la plus mortelle depuis que le virus a été détecté pour la première fois en 1976.

IC