Mali : L’armée suisse entame une phase pilote de coopération militaire avec le pays

Le Lt-Colonel Peter Maurer

L’armée suisse est dans une « phase pilote » de coopération avec le Mali, vaste pays sahélien de l’Afrique de l’ouest confronté depuis 8 ans, à une guérilla de groupes radicaux musulmans. 

Elle a envoyé début décembre à l’École de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye de Bamako (EMPABB), le Colonel Peter Maurer, l’un de ses instructeurs, en tant que personnel enseignant avec deux missions. L’envoi d’un deuxième officier- instructeur militaire est également prévu.

La mission du Colonel Maurer est, d’une part, de soutenir « activement », le renforcement des capacités de ce cette Ecole, au niveau de la formation. D’autre part, examiner les modalités d’une coopération à long terme, et développer « les éléments nécessaires » pour un traité d’Etat (entre la Suisse et le Mali), dans une phase ultérieure.

Dans une interview à Reflets Suisse-Afrique, le Colonel Maurer a relevé une identité entre son pays et le Mali. « Les deux pays ont connu une brève période de leur longue histoire sous contrôle français », a-t-il rappelé, ajoutant que la Suisse, en termes de diversité linguistique et culturelle, a parfois des défis similaires au Mali.

Au sujet à l’EMPABB, le Colonel Maurer a souligné la « particularité de l’établissement, « seule institution comparable en Afrique qui se concentre exclusivement sur les participants francophones ».  « En même temps, a-t-il poursuivi, le Mali étant non seulement un lieu de formation, mais aussi une zone d’opération ».  De ce fait, a-t-il dit, l’EMPABB peut réagir « rapidement et facilement » aux derniers développements du maintien de la paix. « Cette proximité donne accès à des experts et à des institutions renommées, ainsi qu’à leurs dernières expériences dans le difficile métier du maintien de la paix », a-t-il fait remarquer.

Pour l’officier militaire suisse, il est «extrêmement enrichissant et satisfaisant » de travailler dans le domaine du maintien de la paix. « J’ai délibérément cherché ce défi  (…) dont le plus fascinant, est le fait d‘être au Mali, non pour mettre en œuvre une solution internationale à un problème local, mais plutôt offrir mes ressources pour la création d’une solution malienne ou ouest-africaine », s’est-il réjoui.

En d’autres termes, « mon travail consiste à permettre aux participants maliens et ouest-africains de travailler de façon efficace et performante autant que possible dans le conflit en cours », a-t-il précisé. A cet effet, les participants reçoivent les dernières connaissances scientifiques et les dernières expériences et conclusions des domaines de la formation des formateurs, la coordination civilo-militaire, le Désarmement-Démobilisation-Réintégration, la justice transitionnelle, la protection des civils, la réforme du secteur de la sécurité, etc…

IC