Coopération et développement: Clôture de l’initiative suisse «Démocratie sans frontières»

M. Markus Glatz, expert à la DDC

Le Département fédéral (Ministère suisse) des Affaires étrangères a clôturé le 5 Août dernier,  «Démocratie sans frontières». Pendant 4 ans, elle mobilisé des personnalités suisses qui ont fait connaître des thématiques et des projets de la coopération suisse au développement en Asie et en Afrique. Présentation et bilan de cette opération avec M. Markus Glatz, expert à la Direction du développement et de la coopération (DDC) du DFAE.

Le DFAE vient de clôturer l’initiative «Démocratie sans frontières», lancée en 2014. En quoi consistait cette initiative ?

Cette initiative du DFAE «Démocratie sans frontières» (DSF), lancée par l’ancien Conseiller fédéral, Chef du Département fédéral (Ministre) des Affaires étrangères, M. Didier Burkhalter, en 2014, consistait à sensibiliser le public (suisse) aux questions importantes de la coopération au développement, tels que la démocratisation, la paix, le genre et la formation professionnelle. Pour ce faire, le DFAE (Département fédéral des Affaires étrangères)  a bénéficié du soutien d’anciens parlementaires et de personnalités du monde de la culture, comme le chanteur suisse Bastien Baker, qui ont fait la promotion de ces thèmes de la coopération suisse au cours des quatre dernières années.

A travers « Démocratie sans frontières », que visait la Suisse?

L’initiative était un instrument de communication en Suisse et dans certains pays partenaires, afin de mieux faire connaître la Suisse dans le domaine de la coopération au développement. Le Festival du film de Locarno (Ndlr : au Tessin, c’est- à-dire la partie italienne de la Suisse), ainsi que le voyage de Bastien Baker en Egypte, pour y rencontrer des musiciens, ont ainsi donné au DFAE l’occasion de promouvoir la coopération (une tâche ancrée dans la Constitution fédérale à l’article 54).

L’Afrique a-t-elle était concernée par cette initiative? Si oui, quelles sont les actions menées dans ce cadre sur le continent?

Oui, bien sûr ! L’Afrique a eu une part importante dans le cadre de cette initiative. DSF a été lancée à l’époque à Locarno avec la projection du film éthiopien «Difret», qui aborde le thème du mariage forcé. La violation des droits des femmes est un thème dont la DDC s’occupe depuis longtemps. Parmi les autres évènements de sensibilisation pour la lutte contre la pauvreté et pour le développement en Afrique figurent, entre autres, l’exposition itinérante sur l’histoire du prix Nobel de la paix à Tunis. En automne 2017, le DFAE (à la Centrale) et le Bureau de coopération de la DDC à Cotonou, au Bénin, ont par ailleurs co-organisé un évènement à Lausanne avec la diaspora béninoise. Quatre des dix évènements de « Démocratie sans frontières » portaient au final sur l’Afrique.

Quel était l’état de la démocratie dans ces pays d’Afrique avant l’initiative ?

Comme vous savez l’Afrique connaît un certain nombre de défis en matière de bonne gouvernance. L’initiative en soi n’avait pas pour seule ambition de renforcer la démocratisation en Afrique. La Suisse, dans ses pays partenaires, cherche à soutenir les autorités et la société civile – dans le cadre de dialogues politiques et de projets – dans leurs efforts de décentralisation et leurs projets de bonne gouvernance. L’idée étant, en améliorant la participation de la population aux décisions politiques,  de leur donner les moyens de lutter notamment contre la pauvreté.

Que peut-on dire des résultats de l’initiative DSF en Afrique?

En ce qui concerne l’Afrique, le bilan de cette initiative est globalement positif. Nous avons pu entrer dans un dialogue avec le secteur public,  notamment en Tunisie et en Egypte. Le but de DSF était de faire une campagne de sensibilisation et de visibilité de la politique suisse de développement et des activités du DFAE dans ce contexte.

De manière générale, nous tirons un bilan positif de l’initiative «Démocratie sans frontières ». Les activités ont attiré le public, suscitant des débats souvent très vivants. Un seul regret : en raison de la crise politique au Burundi en 2016, nous avons dû renoncer à un événement prévu sur place. Dès 2017, les moments forts dans le cadre de DSF se sont concentrés en Suisse.

Propos recueillis par IC